Le pouvoir et l'opposition en Guinée sont parvenus à un accord sur leurs dernières divergences pour organiser les élections présidentielles et locales, lors d'une réunion jeudi soir à Conakry, en présence de responsables de deux partis et de l'ONU.
L'accord, à moins de deux mois du premier tour de la présidentielle le 11 octobre, porte sur la composition de la Commission électorale nationale (Céni), le fichier électoral et l'organisation des locales, selon les déclarations de ces différents responsables.
«Je suis très heureux qu'enfin la classe politique guinéenne puisse arriver à signer ce qu'on peut dire, sans fanfaronnade, un accord historique», a indiqué le ministre de la Justice, Cheick Sako.
Le climat était tendu depuis plusieurs mois entre le pouvoir et l'opposition autour du calendrier des prochains scrutins arrêté en mars par la Céni, qui prévoit une présidentielle en octobre et des locales en 2016.
Les opposants, qui contestaient ce calendrier et réclamaient la tenue des locales avant la présidentielle, ont organisé depuis avril plusieurs manifestations, généralement interdites, qui se sont soldées par plusieurs morts et des dizaines de blessés.
«Nous avons procédé à la signature entre le gouvernement et l'opposition sur les trois sujets en négociation depuis deux mois, à savoir la Céni, le fichier électoral et les élections locales», a déclaré l'ex-premier ministre Sidya Touré, chef de l'Union des forces républicaines (UFR, opposition).
Il s'exprimait en présence du principal opposant, l'ex-premier ministre Cellou Dalein Diallo.
L'accord a été salué par le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest, Mohammed Ibn Chambas.
Les organisations internationales représentées à la réunion «se félicitent de la signature par toutes les parties prenantes de l'accord politique issu du dialogue inter-guinéen entamé depuis le 18 juin 2015», a dit M. Ibn Chambas.
Selon cet accord, l'opposition doit désigner deux personnes pour remplacer deux de ses commissaires à la Céni, décédés. La Céni est formée de 25 commissaires, dont dix du pouvoir et dix de l'opposition.
Un audit du fichier électoral doit être fait avec la présidentielle du 11 octobre. L'opposition conteste la fiabilité de ce fichier et reproche au pouvoir de l'avoir gonflé dans les zones qui lui sont présumées favorables.
Des discussions pour une date des élections locales sont prévues ultérieurement, selon cet accord. – AfricaLog avec agence