Affaire Kpéaba: La Côte d’Ivoire et la Guinée vers un accord | Alog News | www.africalog.com
home

Affaire Kpéaba: La Côte d’Ivoire et la Guinée vers un accord

Jan 05, 2014
Affaire Kpéaba: La Côte d’Ivoire et la Guinée vers un accord

«Nous sommes en train d’aller vers une paix durable. Et pour cela, nous ne voulons pas brusquer les choses. Pour nous, Kpéaba, c’est du passé. Le problème est résolu à 99%. C’est en cela que je voudrais saluer les rapports cordiaux entre le préfet Sâa Yola Tolno et moi». Ces propos sont du Préfet de Sipilou, en République de Côte d’Ivoire. Assamoi Florent dont les propos sont rapportés par des confrères, renchérit: «Nous pensons que c’est en associant tout le monde que nous parviendrons à matérialiser la frontière. C’est important pour la sécurisation de nos populations».

Ces propos de l’homme ont été tenus le 30 décembre 2013, à l’occasion du lancement des travaux qui visent à reprofiler le tronçon Sipilou-Lola. Un parcours de 33 km, en passant par le carrefour N’Zö, en République de Guinée. Il faut aussi préciser que Lola est l’une des préfectures frontalières guinéennes.

Parlant du litige frontalier entre les deux Etats en l’occurrence, le village de Kpéaba dont les deux pays revendiquent la paternité, le Préfet de Sipilou, Assamoi Florentin, s’est montré très optimiste quant à une résolution pacifique de ce différend: «Nous sommes en train de dépasser les rapports de bon voisinage pour aller vers l’intégration socioéconomique. C’est pour justement consolider ces rapports de bon voisinage, que les présents travaux de l’axe Sipilou-Lola ont démarré», a-t-il précisé.

Ces travaux d’entretien routier financé par des opérateurs économiques de préfecture ivoirienne de Man à hauteur de 180 millions de francs guinéens, soit 12 millions de francs CFA, ont été conjointement lancés par les préfets des deux localités : Assamoi Florentin, préfet de Sipilou et Sâa Yola Tolno, préfet de Lola.

Les deux responsables, tout en saluant l’effort fourni par ces opérateurs économiques, ont rappelé la fin de l’Etat-providence: «Le privé soutient l’Etat comme l’Etat soutient le privé», a soutenu Assamoi Florentin. Le préfet de Lola, Sâa Yola Tolno a abondé dans le même sens: «Nous encourageons les autres opérateurs économiques à faire mieux».

Selon Maninou Louis, DG de Manico TP, l’entreprise guinéenne chargée de l’exécution des travaux dudit ce tronçon, «il s’agit de traiter les points critiques sur cette voie en vue de rendre la circulation fluide. Au moins, onze (11) points critiques de longueur variant entre 200 à 300 mètres ont été détectés sur cet axe».

Profitant de ce lancement, les deux préfets ont promis de renforcer les bons rapports qu’ils entretiennent pour faire en sorte que les populations vivent en bonne intelligence de part et d’autre de la frontière. «C’est grâce à la bonne collaboration entre les deux autorités que ces travaux ont été rendus possibles», a avancé le préfet Tolno qui n’a pas manqué de dire que ces rapports de bon voisinage sont voulus par les deux Chefs d’Etat : Pr. Alpha Condé et Dr Alassane Ouattara.

Le village de Kpéaba est non loin de la frontière et proche de la préfecture ivoirienne de Sipilou (située à une quinzaine de kilomètres).

Ce village avait été occupé le 25 janvier 2013 par des soldats guinéens. Cette occupation avait été à la base d’incidents avec les habitants d’origine ivoirienne. Et le Ministre d’Etat guinéen, Ministre des Affaires étrangères, avait situé la cause des heurts: «Ce sont les militaires ivoiriens qui sont rentrés dans Kpéaba et ont hissé leur drapeau et les soldats guinéens ont hissé aussi le leur».

François Fall a toutefois, mis ce litige territorial sur le compte d’un héritage d’indépendance d’il y a plus de 50 ans: «Vous savez, c'est l'héritage du régime colonial. Les frontières africaines ont été tracées arbitrairement et très souvent matérialisées par une borne. Ce qui crée beaucoup de problèmes entre les Etats. Ce que nous souhaitons maintenant c'est que nous puissions vivre à l'intérieur des frontières sûres dans la fraternité et que nous puissions matérialiser les frontières».

AfricaLog.com (avec presse)