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Alpha Condé répond à la menace de l’opposition

Nov 27, 2014
Alpha Condé répond à la menace de l’opposition

Lors de sa conférence de presse du mardi, 25 novembre, l’opposition républicaine avait menacé de recourir aux manifestations de rue au cas où un nouveau cadre de dialogue formel n’est pas instauré entre elle et l’Exécutif.

La condition de cette mouvance a été déclinée par son porte-parole, Aboubacar Sylla: «Si nos conditions ne sont pas prises en compte, nous dresserons une série de manifestations à partir du 15 décembre». Selon lui, «C'est juste lancer un appel à l’autorité à respecter la constitution et la loi. Aujourd’hui, il ne s’agit nullement pas d’une revendication particulière mais plutôt que l’on se conforme à la loi qui régit le fonctionnement de notre Etat». Le député d’indiquer d’autre part, «On a décidé de donner un délai jusqu’au 15 décembre pour qu’il y ait une satisfaction totale et complète de nos revendications. Sans quoi nous rentrerons dans un cycle de manifestations continuelles jusqu’à la satisfaction totale de nos revendications».

Une rencontre de ces leaders politiques avec le pouvoir serait prévue ce jeudi, 27 novembre pour plancher sur les conditions de signature des relevés de conclusions du dialogue de juillet dernier même si, Aboubacar Sylla, ambigüité, déclare que «la signature de ces relevés de conclusions est devenue obsolète».
Et, Cellou Dalein Diallo de l’UFDG de préciser la menace: «Après le 15 décembre, s’il n’y a pas un signal fort de satisfaction de nos revendications, nous allons reprendre nos séries de manifestations».

Réponse du berger à la bergère, le président de la République a, de son côté, animé une conférence de presse ce mercredi, 26 novembre 2014. Hasard du calendrier?

En tout cas, la sortie du chef de l’Etat qui a eu un agenda très chargé ces derniers temps, n’a pas été faite dans la dentelle, il est allé droit au but en martelant à plusieurs reprises, que «la pagaille est terminée». Alpha Condé a déclaré, ne plus accepter les casses qui ont souvent émaillé les manifestations dites pacifiques de l’opposition républicaine. Il a ainsi annoncé que, désormais, il est prêt à appliquer la loi anti-casse lors des manifestations de rue. Une loi, on s’en souvient, qui lui a été déjà appliquée alors qu’il était opposant politique.

Alpha Condé: «Pendant la période d’Ebola, je n’accepterai aucune manifestation: ni de la mouvance [présidentielle ; NDLR], ni de l’opposition. Nous, nous avons reporté les festivités [de célébration du 56ème anniversaire de l’indépendance du pays ; NDLR] à Mamou à cause d’Ebola. Je n’accepterai pas».

Le président Condé avertit: «Si la majorité veut manifester, je vais appliquer la loi anticasseurs (Sic) et frapper. Si c’est l’opposition, je fais la même chose. Il n’est pas question que les gens fassent la pagaille. Je n’accepterai ni de la majorité présidentielle, ni de l’opposition».

Il rappelle: «Les gens sont au parlement [Assemblée nationale, NDLR]. C’est au parlement qu’ils doivent discuter. Pourquoi, quand ils sont au parlement, on va utiliser la rue?», se demande-t-il.

C’est pourquoi, «Je préviens tout le monde. La loi anti-casse, ce n’est pas moi qui l’ai faite. C’est vous [certains des leaders d’opposition qui étaient aux affaires gouvernementales ; NDLR] qui l’avez faite contre moi. Hein? Bon !»

Rappelant l’existence de la loi, le chef de l’Etat soutient: «C’est une loi qui existe. On va l’appliquer. Vous savez que si vous avez convoqué une manifestation et qu’il y a des dégâts, c’est vous qui payez ! Jusqu’à présent, on ne l’a pas appliquée. Maintenant, on va l’appliquer. On va essayer de l’appliquer aussi, parce que la démocratie ne peut pas aller dans la pagaille».

Il réaffirme que les débats doivent se dérouler à l’Assemblée nationale: «Il y a le parlement. Si les députés veulent, ils n’ont qu’à aller discuter au parlement. Mais, je n’accepterai plus de pagaille».

Sur un autre plan, le Président Alpha Condé de mettre en garde: «J’ai prévenu le procureur [de la République ; NDLR]. Maintenant, quiconque m’insulte, on le poursuit. La loi dit, quand il y a injure au président, on doit être poursuivi. C’est moi qui refusais, avant. J’ai dit au procureur, "maintenant, allez-y !" Donc, je préviens tout le monde, quiconque me diffame ou m’insulte, le procureur va le poursuivre. Et, je n’interviendrai pas. Personne ne doit compter sur moi pour la grâce. S’il [quelqu’un] est condamné, il fera les 3 mois ou les 6 mois. Il faut que ça soit très clair. Maintenant, la pagaille-là, c’est fini. La démocratie ne veut pas dire la pagaille». Rideau!

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