Depuis le 2 juin 2014, le Secrétaire général du Ministère des Mines et de la Géologie est suspendu, pardon, interdit de se rendre sur son lieu de travail pour dit-on, avoir facilité la cession de la participation de Semafo au groupe New Dawn Mining.
Guillaume Curtis a reçu les instructions verbales du Président de la République en personne.
En effet, suite à l’annonce de la vente du permis d’exploitation de la compagnie canadienne Semafo de ses mines d’or de Kiniéro (préfecture de Kouroussa) à la société New Dawn Mining, il est ressorti que c’est le ci-devant nommé qui a autorisé cette transaction sans que son Ministre n’en soit au courant. Et c’est ce dernier, Kerfalla Yansané, Ministre d’Etat, Ministre des Mines et de la Géologie, qui est allé voir le Chef de l’Etat pour lui faire part de cette décision "osée" de son Secrétaire général de procéder à «la vente illicite des mines d’or de Kiniéro».
Le mis en cause sera par la suite convoqué à la Présidence de la République. Arrivé chez Alpha Condé, celui-ci a fait part à M. Curtis des griefs de son Ministre. Ne trouvant de mot pour se défendre, le Chef de l’Etat a demandé à Guillaume Curtis de «rester pour le moment à la maison. Même si tu ne te rends pas au service». C’est cette recommandation verbale du Président de la République que le Secrétaire général est en train d’exécuter. Sinon, il n’y a pour le moment, aucune notification écrite de cette suspension qui ne dit pas son nom.
Il faut signaler que, d’après le nouveau code minier, la cession d’un permis d’exploitation et d’une convention minière ne peut être autorisée que par un décret présidentiel. Seule, la cession des permis de recherche peut être autorisée par un arrêté du Ministre des mines.
Et pour le cas d’espèce, il est rapporté que le Secrétaire général du Ministère des Mines et de la Géologie a autorisé la vente par un simple courrier adressé à la société Semafo à l’insu de son Ministre. Aussitôt, la Semafo publiait dès le 28 mai 2014, un communiqué pour annoncer «avoir finalisé la cession de sa participation de 85 % dans la mine de Kiniéro au groupe New Dawn Mining».
Comme retombées, le communiqué précise: «la compagnie SEMAFO recevra de New Dawn Mining une redevance à taux variable de 1 % à 1,5 % des revenus nets d'affinage [« NSR »; Net Smelter Return] sur l'or produit à l'usine de Kiniéro. La redevance NSR est plafonnée à 6 millions de dollars. New Dawn Mining assumera la responsabilité pour les travaux de restauration environnementale, les litiges en instance et potentiels, et tous les passifs associés». Et le communiqué de souligner, par ailleurs que « La mine de Kiniéro avait été placée en mode d'entretien et de maintenance durant le premier trimestre de 2014».
Les défenseurs de Guillaume Curtis avancent que ce dernier «avait le souci de sauver les emplois et de mettre fin à la crise sociale qui a cours à Kiniéro. Il fallait donc permettre à de nouveaux investisseurs de reprendre l’usine afin d’éviter le remake de l’usine d’alumine de Fria».
Selon les proches du Ministre des Mines et de la Géologie, ce dernier n’a été informé de la transaction que par les sites web et cela non sans étonnement. Car, affirment-ils, «c’est au moment où le Ministre explorait les voies et moyens d’apaiser les esprits à Kiniéro depuis les événements de septembre 2011 qui avaient opposé la compagnie Semafo aux populations autochtones de la localité, qu’il a appris la transaction suite à une autorisation de la Semafo par son Secrétaire général».
Selon des sources proches de la Présidence, le gouvernement ne va pas reconnaitre cette vente. Il faut signaler aussi que Guillaume Curtis est le Président de l’Initiative pour les Industries extractives (ITIE-Guinée).
AfricaLog.com