La Libérienne Leymah Gbowee, prix Nobel de la paix, a appelé mardi la République démocratique du Congo et la communauté internationale à faire des Congolaises des acteurs clés pour cesser la «guerre contre le corps des femmes».
La RDC et la communauté internationale doivent «mettre les femmes au centre des efforts déployés pour la paix et pour mettre un terme à une violence sexuelle endémique», indique un communiqué Nobel Women's Initiative, une ONG de femmes prix Nobel de la paix.
Les survivantes du viol «sont des pacificatrices, et elles ont besoin de soutien pour instaurer une paix durable dans ce pays. Elles nous ont dit: "Trop, c'est trop". La guerre menée contre le corps des femmes doit cesser», souligne la co-lauréate du prix Nobel 2011.
En 2010, l'ex-envoyée spéciale de l'ONU pour les violences faites aux femmes et aux enfants, Margot Wallström, avait qualifié le pays de «capitale mondiale du viol», provoquant l'ire de Kinshasa.
«Je vois surtout que c'est la capitale des femmes fortes et de la solidarité entre femmes. Nous sommes ici pour soutenir les femmes courageuses qui ont survécu au viol ou à d'autres formes de violence sexuelle», réagit Leymah Gbowee.
Elle s'exprimait depuis Bukavu (est de la RDC) après un périple qui l'a menée à Kigali (Rwanda) et à Bunia (nord-est de la RDC). Cette mission était organisée par la Campagne internationale pour mettre fin aux viols et à la violence fondée sur le genre en situation de conflit.
En RDC, la délégation a rencontré 350 femmes revendiquant notamment «la mise en oeuvre complète du Plan d'action national sur la violence sexuelle et fondée sur le genre» et «des réparations» financières pour les rescapés des violences, indique le communiqué.
L'est de la RDC est en proie à une instabilité chronique depuis près de 20 ans en raison de dizaines de groupes armés locaux et étrangers. Parmi les exactions qu'ils commettent, les violences sexuelles figurent très souvent en tête de liste.
Leymah Gbowee a été récompensée en 2011, avec la présidente libérienne Ellen Johnson-Sirleaf et la Yéménite Tawakkul Karman. Elle fut surnommée la «guerrière de la paix». – AfricaLog avec agence