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Arrestations dans le réseau des "usines à bébés"

Jun 25, 2014
Arrestations dans le réseau des "usines à bébés"

Une vingtaine de personnes ont été arrêtées depuis lundi au Niger dans le cadre du démantèlement d'un trafic présumé de nouveau-nés venant du Nigeria voisin, connu pour ses "usines à bébés". Des épouses de personnalités nigériennes figurent parmi les personnes interpellées.

"Plus d'une vingtaine de personnes, à majorité des femmes, sont interpellées depuis lundi dans le cadre d'une enquête internationale relative à un trafic de bébés", a indiqué une source policière.

"C'est un trafic triangulaire Nigeria-Bénin-Niger. L'enquête est menée depuis plusieurs mois par les polices de ces trois Etats voisins", a souligné la source policière.

Parmi les personnes interpellées figurent une des épouses du président du Parlement, Hama Amadou, le principal opposant au président Mahamadou Issoufou, et celle de l'actuel ministre d'Etat à l'Agriculture, Abdou Labo, a-t-elle précisé. Des agents de l'état-civil et des agents de santé sont également arrêtés, de même source.

"Le réseau concerne plutôt des femmes ou leurs épouses qui n'arrivent pas à avoir d'enfants et qui ont recours aux trafiquants", a expliqué une source proche du dossier.
"Les bébés, dont des jumeaux", viennent du Nigeria et transitent par le Bénin, a précisé cette source. Certaines personnes soupçonnées ont commencé à être déférées mercredi matin devant le parquet, a indiqué la source policière.

Ce scandale interpelle alors que le Niger fait face à la plus forte fécondité au monde. Avec 7,6 enfants par femme, ce pays très pauvre, dont la population croÎt de manière exponentielle, s'expose à une surpopulation à moyen terme qu'il ne pourra supporter.

"Nous avons plein d'enfants ici. Ceux qui en veulent peuvent en adopter. C'est plus honorable que d'entrer dans un trafic illicite", a réagi Mohamed Anmansour, cadre de l'ONG Timidria, spécialisée dans la lutte contre l'esclavage.

Des "usines à bébés", sortes de cliniques privées accueillant des femmes enceintes avant de vendre leurs bébés, sont régulièrement démantelées au Nigeria.

Des cas de viols ont déjà été rapportés, mais il s'agit le plus souvent de jeunes femmes confrontées à des grossesses non désirées, qui s'y rendent d'elles-mêmes ou suite à des pressions de leur entourage, selon les autorités du Nigeria.

Les nouveau-nés sont vendus plusieurs milliers d'euros, les garçons valant plus cher que les filles. Les mamans, elles, reçoivent quelques centaines d'euros. – AfricaLog avec agence