Un responsable de l'hebdomadaire camerounais Germinal, Jean Bosco Talla, a affirmé jeudi recevoir des "menaces de mort" depuis le 26 juin, deux jours après la publication d'un rapport d'une ONG française évoquant notamment la fortune du président Paul Biya.
"Les menaces ont commencé timidement vendredi (26 juin) par des coups de fils anonymes, suivis de SMS. Elles sont devenues fréquentes ces jours-ci", a expliqué M. Talla, directeur de publication de Germinal. "Le dernier SMS que j'ai reçu ce (jeudi) disait: +T'as qu'à ameuter tout le globe. Cela n'a jamais ramené Zongo (journaliste burkinabè assassiné en 1998, NDLR) ni Guy André Kieffer (journaliste franco-canadien disparu en 2004 en Côte d'Ivoire, NDLR) en vie+", a-t-il ajouté, précisant poursuivre "normalement" son travail "mais avec beaucoup de prudence". Les menaces ont été confirmées par plusieurs ONG dont le siège est en France, dont la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH), dans un communiqué commun publié jeudi. Selon elles, les "actes d'intimidation et de harcèlement" à l'encontre de M. Talla sont liés à la publication, le 24 juin, du rapport "Biens mal acquis. A qui profite le crime ?" rédigé par l'ONG française CCFD-Terre Solidaire. Ce document consacre plusieurs pages à la fortune du président Biya et de sa famille, acquise, selon le CCFD, par le détournement d'argent public. M. Talla est cité dans ce rapport comme l'auteur d'une autre enquête sur "l'argent et les biens de Paul Biya". Les ONG appellent les autorités camerounaises à "veiller à ce qu'un terme soit mis à toute forme de menaces et de harcèlements à l'encontre de Jean Bosco Talla" et à "garantir en toutes circonstances son intégrité physique et psychologique ainsi que celle des autres partenaires du CCFD-Terre Solidaire". – AFP