Elle se mobilisera pour les "victimes les plus vulnérables" du sida. Les mères et les enfants seront au coeur de l'engagement de la première dame de France Carla Bruni-Sarkozy, qui a détaillé lundi le rôle qu'elle entend jouer dans la lutte contre la contamination des nouveaux-nés.
L'ancienne chanteuse, qui avait annoncé son intention de s'engager "dans l'humanitaire" après son mariage en février avec Nicolas Sarkozy, a donc choisi perpétuer la tradition d'engagement social des épouses de président en devenant ambassadrice du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, qui est la principale source de financement des programmes de lutte contre la maladie. "Je ne m'engage pas par hasard", a-t-elle déclaré, quelque peu émue, lors de sa première conférence de presse à l'hôtel de Marigny, à deux pas du palais de l'Elysée, à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida. "Le sida, c'est une chose qui me concerne depuis avant mon mariage en vérité", avait-elle expliqué auparavant à quelques journalistes, rappelant qu'elle a perdu son frère Virginio Bruni-Tedeschi du sida il y a deux ans et qu'elle a lancé avec sa famille une fondation portant son nom. Ses nouvelles fonctions la conduiront surtout "dans les pays les plus contaminés d'Afrique", où "la maladie est encore extrêmement diabolisée". Là , les personnes infectées "ne font pas face au problème, ils contractent le virus, le transmettent à leur femme, à leurs enfants et ils meurent", a-t-elle décrit, alors qu'"il y a des médicaments, il y a des tests de dépistage qui ne sont pas utilisés". "On peut éviter que la mère ne transmette le virus à son enfant (...) C'est une question d'éducation et c'est là que je voudrais intervenir précisément." Michel Sidibé, directeur exécutif nouvellement nommé de l'ONUSIDA, le programme commun des Nations unies sur le VIH/SIDA, a rappelé que chaque année, 300.000 enfants naissent contaminés par leur mère. "C'est inacceptable, quand 95% de ces infections peuvent être évitées" par les traitements: en 1996, seuls quatre enfants sont nés porteurs du virus du sida en France où le traitement est généralisé. Les femmes et leurs enfants "sont les victimes les plus vulnérables", a constaté Carla Bruni-Sarkozy, regrettant ces chiffres "hallucinants". La chanteuse promet de consacrer "le plus de temps possible" à cette cause, notamment en effectuant des visites sur le terrain pour "renforcer" les structures d'éducation. "La racine du travail se fera dans l'éducation à travers les médiateurs, des gens qui sont eux-mêmes contaminés, qui sont eux-mêmes soignés et qui passent la bonne parole" pour convaincre les gens de se faire dépister et de se faire soigner, a-t-elle assuré. Elle veut aussi profiter des déplacements officiels qu'elle réalise aux côtés de son mari pour attirer l'attention sur le sida, comme elle le fera à la fin du mois au Brésil. Nicolas Sarkozy est "très encourageant" et met ses conseillers à sa disposition, a-t-elle rapporté. Mais Carla Bruni-Sarkozy ambitionne de construire une action qui se prolonge au-delà du mandat de son président de la République de mari: elle prépare la création, pour le début 2009, d'une fondation reconnue d'utilité publique qui pourrait porter son nom et qui lancera "un travail pour le savoir, pour la culture contre l'inégalité". AP