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Catastrophe lors d’une double exécution

Apr 29, 2014
Catastrophe lors d’une double exécution

L'Oklahoma s'apprêtait à procéder mardi soir à une double exécution pour la première fois en près de 80 ans, en dépit des demandes répétées des deux condamnés qui réclamaient des informations sur le barbiturique mortel qui leur sera injecté.

Les afro-américains Clayton Lockett et Charles Warner devaient être exécutés par injection létale, respectivement à 18h00 et 20h00 locales.

L'exécution de Clayton Lockett s'est mal déroulée, conduisant au report immédiat de la deuxième exécution prévue deux heures plus tard.

Le directeur des prisons a ordonné l'arrêt de l'exécution de Clayton Lockett, trois à quatre minutes après le début de l'injection, à 18h23 locales, en constatant un «échec de l'intraveineuse», mais le condamné est mort d'une «crise cardiaque» à 19h06. Le directeur a immédiatement décrété le report de 14 jours de l'exécution de Charles Warner, prévue à 20h00.

La dernière double exécution conduite dans cet État du sud a eu lieu en 1937, a-t-il précisé.

Clayton Lockett a été condamné à mort en 2000 pour le viol et le meurtre d'une jeune femme, qu'il avait enlevée, frappée et enterrée vivante. Charles Warner a lui été condamné en 1997 pour le viol et le meurtre de la fillette de 11 mois de sa compagne.
Les deux hommes avaient obtenu en mars le report de leurs exécutions, faute d'anesthésiant pour les injections intraveineuses. Mais l'État a réussi à s'approvisionner, changeant de procédure d'exécution, et les deux condamnés ont cette fois épuisé tous leurs appels. Leurs avocats avaient renoncé, en milieu d'après-midi, à déposer un ultime recours devant la Cour suprême.

La double exécution devait avoir lieu avec un nouveau protocole d'injection létale, qui n'a jamais été testé. Cette nouvelle procédure comporte trois produits, un sédatif, un anesthésiant et du chlorure de potassium à dose létale.

«Ce soir, dans un climat de secret et de démagogie politique, l'Oklahoma a l'intention d'exécuter deux condamnés à mort en utilisant un nouveau protocole expérimental, dont un paralysant qui empêche de savoir si les exécutions comporteront des souffrances cruelles et inhabituelles contraires à la Constitution», a protesté Madeline Cohen, l'avocate de Warner.

«En dépit de nos demandes répétées, l'État refuse encore et encore de fournir des informations sur la source, la pureté, les tests et l'efficacité des produits qui seront utilisés. Nous ne savons même pas si les produits ont été achetés légalement», a-t-elle ajouté.

Dans un rebondissement judiciaire, la Cour suprême de l'Oklahoma, après avoir le 21 avril suspendu indéfiniment ces deux exécutions le temps de résoudre cette controverse, avait estimé deux jours plus tard que les deux hommes «n'avaient pas plus le droit aux informations qu'ils demandaient que s'ils étaient exécutés sur la chaise électrique».

Depuis le refus des fabricants européens de fournir l'anesthésiant le plus courant (pentobarbital) pour des exécutions humaines, plusieurs États américains se trouvent confrontés à une pénurie de barbituriques et bataillent pour trouver une solution de repli, ce qui donne lieu à une multiplication des recours judiciaires. Nombre d'entre eux font appel à des préparateurs en pharmacie, qui ne sont pas homologués au niveau fédéral. – AfricaLog avec agence