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Congo : polémique sur la participation à la présidentielle contestée

Jul 13, 2009

Les autorités du Congo centralisaient lundi les résultats du scrutin présidentiel de la veille, déjà au centre de polémiques sur le taux de participation et des fraudes dénoncées par l'opposition.

Le dépouillement, qui avait dimanche dès la fermeture des bureaux, était "fini" lundi matin, selon le ministre de l'Administration du territoire, Raymond Mboulou, dont les services co-organisent le scrutin avec la Commission d'organisation nationale des élections (Conel).

"On est à l'étape de la centralisation des résultats. (...) Il n'y a pas de date précise (arrêtée) pour leur publication", a déclaré à l'AFP M. Mboulou.

Le président sortant Denis Sassou Nguesso, 66 ans dont près de 25 cumulés à la tête du pays, semblait assuré de prendre l'avantage sur les douze autres prétendants.

Si aucun candidat n'obtient plus de 50% des suffrages exprimés, un second tour sera organisé à une date encore non déterminée.

Le scrutin est d'ores et déjà contesté par six candidats qui, après avoir appelé in extremis au boycottage, ne se sont pas rendus aux urnes et ont fait état de fraudes dès dimanche soir.

"Le peuple congolais s'est massivement exprimé par une abstention record de plus de 90%", ont affirmé dans un texte commun ces candidats, dont l'ex-ministre des Finances Mathias Dzon, 62 ans, devenu opposant radical et qui apparaissait avant le vote comme le principal adversaire du président Sassou Nguesso.

Ils ont aussi affirmé que "des militaires attachés au président sortant" avaient "voté plusieurs fois dans différents bureaux de vote" et que des autorités locales avaient distribué de l'argent "pour inciter la population à voter", ce qui avait aussitôt été jugé "inexact et incohérent" par le porte-parole du gouvernement, Alain Akouala Atipault.

"Le taux d'abstention de 90% avancé par l'opposition est farfelu", a redit lundi à l'AFP M. Atipault, également ministre de la Communication.

Il a assuré que la participation avait été plus importante à l'intérieur du pays, sans fournir d'estimations: "Concernant les tendances, on va attendre encore quelques heures. Mais on peut retenir que pendant le vote, il y a eu une plus forte présence des électeurs à l'intérieur que dans les grands centres urbains".

Selon lui, il n'est pas exclu que les premières tendances soient communiquées dans la journée.

Officiellement, 2,2 millions de Congolais -sur 3,6 millions d'habitants- étaient appelés à voter dimanche, un chiffre contesté par l'opposition qui a régulièrement dénoncé un fichier électoral "gonflé" et comportant de nombreuses "anomalies".

Les opérations de vote se sont déroulées dans le calme et sans grande affluence dans la capitale et à l'intérieur du pays, selon des journalistes de l'AFP et plusieurs témoins.

Dimanche, le président de la Conel, Henri Bouka, avait indiqué à l'AFP qu'il y a eu "un vote massif à l'intérieur", en refusant de fournir un chiffre.

Selon plusieurs observateurs nationaux et internationaux, le scrutin devrait toutefois être marqué par une forte abstention.

D'après la commission électorale, les résultats complets provisoires devraient être disponibles "trois à quatre jours au maximum" après le scrutin, soit mercredi ou jeudi. - AFP