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CPI: ouverture du premier procès pour crimes de guerre, contre un milicien congolais

Jan 26, 2009

Le premier procès de la Cour pénale internationale (CPI) s'est ouvert lundi à La Haye, contre l'ancien chef de milice congolais Thomas Lubanga, accusé de crimes de guerre pour avoir utilisé des enfants soldats en République démocratique du Congo (RDC).

Thomas Lubanga, 48 ans, est jugé près de sept ans après la création de la CPI, premier tribunal international permanent chargé de juger les auteurs de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de génocides.

Transféré à La Haye en mars 2006, Thomas Lubanga est accusé d'enrôlement et de conscription d'enfants de moins de quinze ans, et de les avoir fait combattre dans l'aile militaire de sa milice, l'Union des patriotes congolais (UPC), lors de la guerre civile en Ituri (est de la RDC), entre septembre 2002 et août 2003.

"La milice de Lubanga a recruté, formé et utilisé des centaines de jeunes enfants pour qu'ils tuent, pillent et violent", a déclaré à l'ouverture de l'audience le procureur de la CPI, l'Argentin Luis Moreno-Ocampo.

"Les enfants continuent de souffrir des conséquences des crimes de Lubanga. Ils ne peuvent pas oublier ce qu'ils ont enduré, ce qu'ils ont vu. Ils avaient 9, 11, 13 ans", a-t-il affirmé.

"Ils ne peuvent pas oublier les coups qu'ils ont reçus... la terreur qu'ils ont ressentie. Ils ne peuvent pas oublier qu'ils ont été violés et qu'ils ont violé", a continué le procureur, selon lequel "certains d'entre eux prennent maintenant de la drogue pour survivre, d'autres se prostituent".

Selon les ONG, les affrontements en Ituri entre des milices soutenues par les ethnies Hema (proche de l'UPC) et Lendu, pour le contrôle notamment de mines d'or, ont fait 60.000 morts et des centaines de milliers de déplacés depuis 1999.

"A ce stade, notre client voudrait plaider non coupable", a déclaré de son côté l'avocate de Thomas Lubanga, Me Catherine Mabille, du barreau de Paris.

L'accusation compte appeler à la barre trente-quatre témoins, dont des enfants soldats et trois experts. La défense n'avait pas encore précisé lundi matin combien de témoins elle compte présenter à décharge. – AFP