Hillary Clinton et Donald Trump sont repartis lundi en campagne au lendemain d'un débat présidentiel unique par la violence des attaques personnelles, la démocrate maintenant une dynamique favorable même si le républicain est parvenu à resserrer les rangs après un week-end désastreux.
«Elle est en tête dans les sondages et elle ne s'est probablement pas fait de mal» dimanche soir, a estimé Steven Smith, enseignant en sciences politiques de l'Université de Washington, tandis que deux sondages sur le vif donnaient l'avantage à la démocrate à l'issue du débat.
Le candidat républicain à la Maison Blanche avait lui besoin d'éteindre l'incendie causé par la divulgation de propos dégradants sur les femmes tenus en 2005, qui risquait de faire imploser sa campagne.
Donald Trump est «passé à autre chose» et il est «désireux d'avancer», a estimé lundi sur CNN son colistier, Mike Pence, qui s'était pourtant dit «outré» samedi par les propos vulgaires de Trump.
À 29 jours du scrutin, les deux candidats sont repartis lundi gagner la confiance des électeurs dans des États-clés - Trump en Pennsylvanie et Clinton dans le Michigan et l'Ohio.
«Donald Trump essaie de changer le cours [de la campagne]. Mais je dirais qu'il est juste en train de s'enfoncer encore plus avec ces attaques», a estimé lundi sur CBS Robby Mook, directeur de campagne d'Hillary Clinton.
M. Mook a jugé «effrayant que Donald Trump pense que la présidence c'est comme une république bananière où vous pouvez emprisonner vos opposants politiques».
La candidate a quant à elle dénoncé dans l'avion qui la ramenait chez elle «une avalanche de mensonges», sous-entendant aussi que Trump avait eu un comportement menaçant en se tenant debout derrière elle sur le plateau du débat.
Pour l'analyste Steven Smith, Trump a essayé de «renforcer sa base, d'arrêter l'hémorragie» de ses soutiens, mais n'a pas élargi le champ de ses électeurs potentiels.
«La grande majorité des électeurs qui se disent républicains vont voter pour Trump» même si les dirigeants du parti enlèvent leur soutien, assure Larry Sabato, de l'université de Virginie.
Le colistier de Trump, Mike Pence, a coupé cours lundi à des rumeurs évoquant son retrait de sa candidature à la vice-présidence. «C'est absolument faux», a-t-il dit sur CNN, ajoutant qu'il «comptait bien faire campagne aux côtés de Donald Trump».
La diffusion de la vidéo de Donald Trump a entraîné une cascade de critiques et de désaveux dans les rangs républicains. Plusieurs ténors, comme le sénateur John McCain, ont purement et simplement retiré leur soutien à l'homme d'affaires.
Reste à savoir quel calcul politique feront cette semaine les républicains qui n'ont pas encore fait défection. Leur objectif est de conserver la majorité au Congrès lors des élections législatives qui auront lieu en même temps que la présidentielle. C'est l'autre grand enjeu du 8 novembre.
Hillary Clinton porte son avance à 11 points face à Donald Trump dans un sondage publié lundi et effectué après la publication de la vidéo scandale du prétendant républicain.
Selon ce sondage réalisé pour la chaîne NBC et le Wall Street Journal, Mme Clinton obtient le soutien de 46 % des électeurs probables contre 35 % à son adversaire républicain. Le reste des soutiens se partage entre le candidat libertarien Gary Johnson (9 %) et l'écologiste Jill Stein (2 %).
Cette enquête, pour laquelle la marge d'erreur est de 4,6 %, a été réalisée samedi et dimanche, c'est-à -dire après la diffusion d'une vidéo de 2005 dans laquelle Donald Trump tient des propos grossiers et dégradants sur les femmes. En revanche, le sondage a été effectué avant le débat télévisé qui a opposé dimanche soir Donald Trump et Hillary Clinton.
Un total de 52 % des personnes interrogées (contre 42 %) considère que cette vidéo doit être un enjeu de la campagne. Elles sont 41 % à estimer que les remarques de Donald Trump contenues dans cette vidéo sont «complètement inacceptables». – AfricaLog avec agence