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Des blessés lors de manifestations à Conakry

Apr 13, 2015
Des blessés lors de manifestations à Conakry

Au moins cinq personnes ont été blessées lundi à Conakry par des tirs qui ont éclaté lors de manifestations de l'opposition contre le calendrier électoral fixé par le pouvoir et les violences dont l'opposition se dit victime.

Des partisans de l'opposition ont érigé des barricades et brûlé des pneus dans la nuit de dimanche à lundi dans des quartiers de Conakry - Yimbaya, Hamdallaye et Wanindara - considérés comme des bastions de l'opposition.

Les forces de sécurité sont intervenues pour dégager les rues, tirant des gaz lacrymogènes contre les manifestants qui leur lançaient des pierres.

Plusieurs témoins ont fait état de coups de feu et un porte-parole du gouvernement a confirmé que les blessés, atteints par des balles, avaient été admis dans deux hôpitaux de la capitale.

"Il y a des tirs ici. Nous nous sommes barricadés chez nous", a dit un témoin.
Cinq personnes ont été atteintes par des balles, a déclaré le porte-parole du gouvernement, Damantang Albert Camara. "Pour le moment, nous ignorons d'où provenaient les tirs", a-t-il dit en ajoutant que des gendarmes avaient essuyé des coups de feu dans le quartier de Hamdallaye, même si aucun n'avait été touché.

La Commission électorale de Guinée a annoncé en mars que l'élection présidentielle aurait lieu le 11 octobre, date dénoncée par l'opposition pour qui elle viole un accord de 2013 voulant que des élections locales, reportées de longue date, se tiennent en premier.
"Nous ne nous arrêterons pas. Nous appelons à la poursuite des manifestations demain, jusqu'à ce que nos exigences soient entièrement satisfaites", a déclaré à la presse Cellou Dalien.

L'appel au dialogue lancé par le président Alpha Condé a été rejeté par l'opposition.

"Le dialogue a pris fin avec la signature d'accords. Alpha Condé se doit tout simplement de les appliquer", a déclaré Sidya Touré, ancien Premier ministre et aujourd'hui membre de l'opposition.

Les élections présidentielle et législatives qui ont eu lieu depuis 2010, année durant laquelle le pays a émergé de plusieurs décennies de régime militaire, ont été suivies par des mois de violences.

Dans une déclaration commune signée le 24 mars à Paris, les anciens Premiers ministres Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et Lansana Kouyaté ont appelé à la reprise des manifestations citoyennes pour exiger la satisfaction des revendications de l'opposition, estimant que le président Condé, élu en 2010, a perdu toute légitimité. – AfricaLog avec agence