A peine Silvio Berlusconi essaie-t-il de chasser un scandale qu'un nouveau le rattrape.
Après l'affaire de ses relations avec une jeune femme de 18 ans, voici des accusations sur la présence d'escort girls, dûment rétribuées, à des fêtes dans ses résidences. Silvio Berlusconi, qui a 72 ans, rejette ces accusations qui découlent d'une enquête menée par des juges de Bari. Selon lui, il s'agit d'un complot ourdi pour l'avilir à l'approche du sommet du G8, qui se tiendra en juillet à L'Aquila, dans les Abruzzes, au coeur de la zone dévastée par le séisme du 6 avril. La presse accorde une grande place jeudi à cette nouvelle affaire, et publie une interview de l'avocat du président du Conseil, Nicolo Ghedini, qui dément ces informations et relève que, même si elles étaient avérées, elles ne constitueraient pas en soi un délit. Dans une interview au Corriere della Sera, Me Ghedini fait valoir que Silvio Berlusconi ne contrôle pas qui accompagne ses invités aux dîners qu'il donne. "Il Cavaliere", d'autre part, est "riche, que ce soit financièrement ou en relations sociales", aussi n'a-t-il pas besoin de payer des femmes pour qu'elles viennent chez lui, ajoute l'avocat. "Je pense que nous pouvons en avoir beaucoup gratuitement", continue-t-il. Selon le Corriere, les magistrats enquêtant sur un homme d'affaires du Mezzogiorno soupçonné de corruption ont découvert qu'il avait payé des escort girls - prostituées de luxe - pour l'accompagner à des dîners donnés à la résidence du président du Conseil. L'une des trois femmes en question a dit aux juges qu'elle avait passé la nuit dans la résidence, située dans une partie d'un ancien palais du centre de Rome, qui sert à Silvio Berlusconi de résidence privée. "Tempête sur les soirées de Berlusconi", titre La Stampa. Le Corriere della Sera écrit qu'une des escort girls a filmé dans la résidence, avec son téléphone portable, si bien qu'un éditorialiste en vient à penser que le style de vie de Silvio Berlusconi se prête aux chantages.
SEINS NUS SOUS LE SOLEIL SARDE Les problèmes privés du chef du gouvernement italien donnent à ses opposants du grain à moudre face à l'homme qui domine la scène politique et reste populaire dans l'opinion malgré la série de scandales financiers et privés le visant, et malgré la dureté de la récession dans la Péninsule. Presque tous les journaux italiens de jeudi publient une photo de l'une des femmes, aux côtés de Silvio Berlusconi et d'hommes politiques locaux, qui remonte à une visite à Bari en mai. Cette femme a été candidate aux municipales dans cette ville voici deux semaines mais n'a pas été élue. "Une fois de plus, les journaux regorgent d'âneries et de mensonges", déclarait dès mercredi Silvio Berlusconi dans un communiqué. En privé, il a dit à ses collaborateurs, par la suite, que certains milieux "tramaient des complots" contre lui. "Le G8 se profile et il va devoir passer beaucoup de temps à démentir qu'il a eu partie liée avec les services d'escort girls, au lieu de jouer son rôle d'homme d'Etat en compagnie de ses homologues comme Obama", estime James Walston, politologue à l'Université américaine de Rome. Cette nouvelle affaire survient après le "Noemigate", du nom de la jeune Noemi Letizia vue en compagnie du "Cavaliere" dans sa villa de Sardaigne. Sous la pression, le chef du gouvernement avait dû publier un communiqué pour démentir avoir eu des rapports sexuels avec celle-ci. L'épouse de Berlusconi, Veronica, a quant à elle réclamé le divorce en l'accusant de fréquenter des mineures, et ces scandales sont sans doute pour quelque chose dans le score plutôt bas du centre-droit italien aux élections européennes. Début juin, le journal espagnol El Pais a publié des photos de jeunes femmes aux seins nus dans la villa sarde de Silvio Berlusconi, lequel a dénoncé une intrusion "scandaleuse" dans sa vie privée. Un cliché montrait un homme nu près d'une piscine. Berlusconi a parlé de photos "innocentes". - Reuters