Plusieurs milliers de personnes, dont des ministres, ont manifesté samedi à Yaoundé contre les exactions perpétrées dans l'extrême nord du Cameroun par les islamistes nigérians de Boko Haram.
«Boko Haram, tu vas mourir», scandaient certains manifestants. «Boko Haram, je veux te ''tuer''», pouvait-on lire sur une petite affiche brandie par une autre manifestant.
Encadrés par la police et la gendarmerie, les manifestants ont marché au centre de la capitale camerounaise avant de terminer leurs parcours au carrefour de la primature où se trouvent les services du premier ministère.
«Entre 10 000 et 15 000 personnes ont participé à cette marche. C'est une réussite», a affirmé Eric Benjamin Lamère, journaliste, membre du Collectif «unis pour le Cameroun», à l'origine de cette initiative soutenue par le régime du président Paul Biya.
«Cette marche est une manifestation de solidarité avec les populations de l'extrême nord et de soutien aux soldats» camerounais mobilisés contre Boko Haram, a-t-il ajouté.
Depuis plusieurs mois, le groupe islamiste multiplie des attaques parfois sanglantes dans l'extrême nord du Cameroun voisin de ses bastions du nord-est du Nigeria.
Plusieurs ministres dont ceux de la Défense, Edgard Alain Mebe Ngo'o, de la Communication, Issa Tchiroma Bakara, du Travail, Grégoire Owona, et des hommes politiques, se trouvaient en tête de la marche.
L'ambassadrice de France au Cameroun, Christine Robichon, a également pris part à la manifestation.
De nombreux participants portaient des drapeaux camerounais alors que d'autres brandissaient des drapeaux tchadiens et nigérians.
Les troupes tchadiennes combattent depuis plus d'un mois contre Boko Haram aux côtés des Camerounais qui sont engagés dans la guerre depuis août 2014.
De plus en plus d'initiatives de soutien à l'armée camerounaise sont enregistrées au Cameroun.
Ainsi, vendredi, les chefs traditionnels du département des Bamboutos (ouest du pays) ont remis au ministre de la Défense une enveloppe de 22 millions de francs CFA (environ 30 000 euros) pour aider les soldats au front, a rapporté la radio d'État.
Jeudi, des entreprises avaient offert à l'armée des centaines de tonnes de produits alimentaires.
Les troupes camerounaises engagées contre Boko Haram vivent parfois dans des conditions difficiles, certains soldats rencontrés se plaignant du manque d'eau, de matelas pour dormir et d'absence de primes dans certaines unités notamment. – AfricaLog avec agence