Des milliers d'étudiants, collégiens et lycéens nigériens ont manifesté jeudi à Niamey contre le régime et contre le géant du nucléaire Areva, dénonçant «l'opacité» des négociations entre les deux parties au sujet de mines d'uranium au Niger.
«À bas le gouvernement», «À bas les députés», «À bas Areva», ont scandé les manifestants qui répondaient à l'appel de l'Union des scolaires nigériens (USN), et dont le nombre était estimé à 2000 par les organisateurs et 2500 par la police.
«Non aux démolisseurs de l'école nigérienne», ont par ailleurs crié les manifestants, qui réclament de meilleures conditions d'étude, lors d'une réunion devant le Parlement, après avoir sillonné les rues de Niamey.
Des manifestations similaires ont été organisées dans plusieurs autres villes du pays, dont Zinder (centre), la deuxième plus grande, selon l'USN et des radios privées.
Les discussions avec Areva «sont caractérisées par une opacité totale», a critiqué Younouss Abdourahamane, secrétaire général de l'Union des étudiants nigériens à l'université de Niamey.
«Les autorités sont incapables d'amener cette société à respecter les lois nigériennes, notamment le code minier de 2006», a-t-il pesté, tout en dénonçant «l'amenuisement des revenus des Nigériens».
Le géant du nucléaire français et le gouvernement nigérien discutent depuis des mois, sans parvenir à un accord, sur le renouvellement des contrats d'exploitation de deux mines d'uranium.
Ces discussions achoppent notamment sur le refus du géant du nucléaire français d'accepter l'application d'une loi minière votée en 2006, qui ferait croître la taxation sur le minerai extrait de 5,5 à 12% et mettrait un terme à certaines exonérations fiscales, selon Niamey. – AfricaLog avec agence