Alors que la date du 9 juillet était celle butoir pour la signature du document final du dialogue politique dont les discussions ont pris fin la semaine dernière, rendez-vous a été pris pour le vendredi 11 juillet 2014 au Palais du peuple.
Hélas, l’épilogue tant attendu n’a pu être obtenu. La machine du dialogue politique inter-guinéen s’est grippée. Car, aucune signature n’a finalement été obtenue de la part des parties. La raison, les représentants de l’opposition républicaine n’ont pas accepté la version du document final qui leur a été présenté. Pour eux, tous les sujets discutés n’ont pas été recensés. Ils ont ainsi relevé des "insuffisances".
Au sortir de la Salle des Actes, le Porte-parole de l’opposition républicaine a fait la déclaration suivante: «Nous n'avons pas pu finaliser le document simplement parce qu'il ne reflétait pas la réalité des discussions et des conclusions qui sont intervenues lors de nos pourparlers. Si le document était clair, complet et précis, nous l'aurions certainement signé».
Aboubacar Sylla de préciser que le document présenté est trop condensé: «Nous avons pensé qu'on ne peut pas résumer tout ce qui a été décidé en une (1) page, alors que même l'Accord politique du 3 juillet [2013] comprend au moins quatre (4) pages. C'est dire que le document soumis est lapidaire, trop succinct, qu'il occulte beaucoup de points fondamentaux qui ont été discutés».
Il cite expressément «l'arrêt de la mission de Sabary [technology] auprès de la CENI» qui avait été décidé lors des discussions, avant de rappeler par que «le couple Sabary-Waymark est exclu du prochain appel d'offres». Il a aussi souligné «Le recrutement d’un Consultant indépendant qui doit procéder à la correction des anomalies».
Selon Aboubacar Sylla, «Beaucoup de points importants ont été occultés. Et même ce qui est prévu par le document [final ; NDLR] est trop succinct et ne regroupe pas l'entièreté des accords obtenus. Donc, il est impossible d'appliquer ces accords avec ce document. Cela sera fait probablement la semaine prochaine avec le document que nous ferons».
D’ici-là , son Porte-parole rapporte que «Nous avons donc suggérer que l’opposition allait faire une contre-proposition en présentant un document à la présidence de ce dialogue qui allait être structuré, de manière claire et précise et qui allait reprendre tous les termes des accords qui sont intervenus autour des cinq (5) points de l’ordre du jour que nous avons examiné durant ces trois (3) jours de discussion».
Dr Faya Millimouno du Bloc libéral se veut un peu plus précis: «Le débat de la République doit se faire dans la transparence. Les points sur les élections communales et communautaires, l’Appel d’Offres International pour le recrutement d’un nouvel opérateur technique, restent superflus dans le document final qu’on nous a présenté. Nous n’allons plus nous laisser faire. Tout doit être clair avant que l’on ne signe un document».
Quant à la majorité présidentielle, elle est d’accord pour des améliorations telles que souhaitées par le camp d’en-face. Dr Saliou Bella Diallo est le chef de la délégation de la mouvance présidentielle: «Après discussion, étant donné que nous voulons un consensus donc, une proposition a été faite que chaque partie revoie les points d’accord pour des amendements éventuels afin qu’au cours de la semaine prochaine, nous puissions nous retrouver, pour la signature des accords que nous aurions retenus».
Avant de quitter le Palais du peuple, le Modérateur des débats, en l’occurrence le Ministre d’Etat, Ministre de la Justice – Garde des Sceaux a confirmé que les deux bords politiques se sont entendus d’améliorer ce qu’ils qualifient de «relevé de conclusions».
Me Cheick Sakho dira: «On était venus ce matin, vendredi 11 juillet, pour signer enfin, l’Accord politique. Cela n’a pas été possible, puisque les conclusions n’ont pas été acceptées par l’autre camp, c’est-à -dire l’opposition, qui a trouvé des objections par rapport au document final qui a été présenté pour la signature. Donc, ça été renvoyé dans les jours à venir pour que l’on puisse arriver à signer cet Accord».
Ainsi que l’on le remarque, la signature du nouvel Accord politique inter-guinéen est reportée sine die.
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