Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a conclu sa tournée en Afrique subsaharienne avec un coup de griffe en direction de la Chine, mettant en garde contre les «promesses creuses» des régimes autoritaires et vantant le secteur privé américain comme une alternative.
«Les pays devraient se méfier des régimes autoritaires aux promesses creuses. Ils engendrent la corruption et la dépendance», a assuré M. Pompeo dans un discours prononcé devant des diplomates et des chefs d’entreprise à la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies, dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba.
«Ils courent le risque que la prospérité, la souveraineté et le progrès dont l’Afrique a tant besoin et qu’elle souhaite désespérément ne se réalisent pas», a-t-il prévenu, sans toutefois citer nommément la Chine, le premier partenaire commercial de l’Afrique.
Pékin a développé une présence massive sur le continent africain : pas moins de 60 milliards de dollars en nouveaux financements ont été promis lors du sommet Chine-Afrique de 2018.
Mais le projet d’infrastructures des «Nouvelles routes de la soie», lancé en 2013 par Pékin pour relier l’Asie, l’Europe et l’Afrique à la Chine, a été accusé de favoriser les entreprises et ouvriers chinois au détriment des économies locales, d’enferrer les pays hôtes dans la dette et de ne pas tenir compte des droits humains et de l’environnement.
Après trois ans d’administration Trump, Mike Pompeo est le plus haut responsable américain à effectuer une tournée en Afrique subsaharienne-au Sénégal, en Angola et en Ethiopie.
Il a ainsi tenté de redorer le blason des États-Unis auprès des Africains, récemment terni par le durcissement des conditions d’obtention de visa pour les Nigérians, Tanzaniens, Soudanais et Erythréens.
Le Pentagone a aussi annoncé un réajustement des forces militaires américaines en Afrique, préférant allouer des ressources ailleurs, pour contrer la Chine, la Russie et l’Iran. Â
Mike Pompeo a salué les succès de l’économie de marché, dénonçant les «échecs des expériences socialistes des années passées», au Zimbabwe et en Tanzanie.
Il a aussi critiqué un projet controversé de réforme de la Constitution en Afrique du Sud, qui autoriserait l’expropriation sans indemnisation de terres détenues par la minorité blanche au profit de la majorité noire, qualifié de «désastreux pour l’économie et plus grave encore pour le peuple sud-africain». - AfricaLog avec agence