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Epidémie d’Ebola en Guinée: MSF s’alarme

Mar 31, 2014
Epidémie d’Ebola en Guinée: MSF s’alarme

Mobilisation «contre une épidémie d’Ebola la plus agressive et la plus meurtrière». Ce constat est de l’ONG internationale "Médecins Sans Frontières" (MSF) présente en Guinée depuis 2011 et qui fait part de sa préoccupation face à l’ampleur qu’a prise l’épidémie de la fièvre hémorragique d’Ebola que connaissent actuellement des villes de la Guinée et qui est «sans précédent».

Le Coordinateur en Guinée de l’ONG déclare que «Nous sommes confrontés à une épidémie d’une ampleur encore jamais vue par la répartition du nombre de cas sur le territoire : Guéckédou, Macenta, Kissidougou, Nzérékoré, et maintenant Conakry».

Mariano Lugli de préciser que «MSF est intervenue dans presque toutes les épidémies déclarées d’Ebola des dernières années, mais celles-ci étaient beaucoup plus concentrées et concernaient des endroits plus reculés. Cette dissémination complique énormément la tâche des organisations qui travaillent à contrôler l’épidémie».

Ainsi, MSF qui s’est rapidement déployée depuis deux semaines sur le terrain, annonce le renforcement de ses équipes à travers une soixantaine d’expatriés expérimentés dans la réponse aux épidémies de fièvre hémorragique qui seront répartis entre Conakry et le sud-est du pays d’ici la fin de semaine. Il s’agit, entre autres, de médecins, d’infirmiers, d’épidémiologistes, de spécialistes en eau et assainissement et d’anthropologues. Par ailleurs, plus de 40 tonnes de matériel ont déjà été acheminées par avion pour tenter d’endiguer le plus rapidement la contamination.

A Conakry où huit (8) cas confirmés d’Ebola ont été enregistrés, MSF a renforcé l’unité de prise en charge pour l’isolement des malades située à l’hôpital de référence de Donka, en collaboration avec les autorités sanitaires guinéennes et l’Organisation Mondiale de la Santé.

Les équipes sont également à la recherche d’un lieu plus approprié pour monter une nouvelle structure de prise en charge. Parallèlement, MSF a commencé à identifier les personnes qui auraient pu être en contact avec les patients déjà détectés. La recherche de ces cas et, au besoin, leur isolement est l’unique moyen de casser la chaîne de transmission du virus ; il n’existe en effet ni vaccin ni traitement contre Ebola.

Dans le sud-est du pays, notamment dans les villes de Guéckédou et Macenta, MSF, et a monté deux structures de prise en charge pour l’isolement des malades. Des actions de sensibilisation et la recherche d’autres cas se poursuivent avec l’aide de la communauté. Dans cette région, la mise en observation des malades a permis d’identifier les foyers de l’épidémie, ce qui permettra de mieux contrôler la propagation du virus.

Selon Michel Van Herp, épidémiologue de MSF actuellement à Guéckédou, «En Guinée, il s’agit de la souche Zaïre du virus Ebola. C’est la plus agressive, et la plus meurtrière. Elle tue plus de 9 personnes sur 10».

Il espère que «Pour circonscrire l’épidémie, il est important de remonter toute la chaîne de transmission. Tous les contacts des patients susceptibles d'avoir été contaminés doivent être surveillés et isolés dès les premiers signes d’infection. Il est important que les autorités guinéennes et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) donnent les moyens aux structures médicales de mettre en place toutes les mesures d’hygiène nécessaires.»

Les autorités sanitaires guinéennes chiffrent le bilan actuel de l’épidémie à 122 patients suspects et 78 décès. D’autres cas, suspects ou avérés, ont été relevés en Sierra Leone et au Libéria.

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