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Fermeture des bases françaises de Dakar : menace sur l'emploi des travailleurs sénégalais

Mar 07, 2010

 Les travailleurs sénégalais seront nombreux à perdre leur emploi avec la fermeture annoncée des bases militaires françaises installées dans la région de Dakar.

Ils sont actuellement quelque 3.000 employés civils dans les trois bases françaises où les effectifs militaires doivent passer de 1.200 à 300 après la fermeture des bases. La perte d'emploi pour la plupart des travailleurs civils sénégalais est inéluctable, selon de nombreux experts.

Polygame (deux épouses) et père de douze enfants, Oumar Mbodj travaille depuis 1978 comme menuisier, à la Base Aérienne 160 (BA 160) des forces française du Cap-Vert (FFCV), sise à Ouakam (un quartier de Dakar).

Depuis l'annonce de la fermeture des bases militaires françaises de Dakar, le 19 février 2010, par les autorités sénégalaises, Oumar et ses camarades sentent leurs emplois menacés.

"L'annonce de la fermeture des bases françaises nous inquiète. Nous avons, mes camarades et moi, un contrat de travail à durée indéterminée. Nous voulons donc, la préservation de nos emplois", déclare Oumar.

Son camarade, Massamba Sarr, un autre employé des FFCV, lance le même cri:"Nous avons peur de perdre nos emplois et de nous retrouver au chômage", renchérit-il.

Le silence des autorités sénégalaises sur le sort qui sera réservé au personnel sénégalais employé par les FFCV, inquiète les deux travailleurs derniers.

"Depuis l'annonce de la fermeture des bases nous avons interpellé le Chef de l'Etat sur notre situation. Mais jusqu'à présent, nous n'avons pas eu de réponse ", confie Massamba Sarr, manutentionnaire à la BA 160 de Ouakam.

Trois jours après l'annonce de la fermeture des bases françaises, les travailleurs civils des FFCV avaient demandé au président de République Abdoulaye Wade de préserver leurs emplois.

Dans un communiqué, signé par le Syndicat national des armées, des services de sécurité public privé et assimilés (SYNPAS), les travailleurs civils des FFCV indiquent qu'ils "n'accepteront pas d' être jetés dans la rue ". Et se disent "prêts pour défendre par tous les moyens leurs emplois menacés ".

Le SYNPAS s'organise pour mettre en oeuvre son plan de lutte.

"Nous préparons une assemblée générale le jeudi 11 Mars pour informer et mobiliser tous le personnel qui travaille au niveau des bases françaises. C'est pour voir comment exécuter notre plan de lutte", informe le secrétaire général du Synpas, Ndiouga Wade.

Les travailleurs civils envisagent dans le cadre de ce plan d' action, une marche, le 18 Mars à Dakar. Ils comptent à cette occasion, exiger, selon M. Wade, "la réinsertion de tous les ouvriers qui risquent d'être déflatés. Et La création d'un plan social pour ceux qui ne seront pas retenus ".

Selon secrétaire général du SYNPAS, plus de 3.000 employés sont répartis sur les trois sites des forces françaises : 23ème BIMA, Base aérienne et la Marine française. Il s'y ajoute poursuit-il " d' autres nationaux qui travaillent avec des entreprises locales contractantes avec les forces françaises".

C'est le 19 février dernier que la présidence sénégalaise a annoncé que les bases françaises vont quitter le Sénégal, en vertu d'un accord, qui sera signé avant le 4 avril 2010 (date du cinquantième anniversaire de l'indépendance du Sénégal).

La décision a été prise, selon le ministre porte-parole du président sénégalais, Mamadou Bamba Ndiaye, à l'issu d'une audience que le président Abdoulaye Wade a accordé le 19 février 2010, au ministre français de la défense, Hervé Morin.

Dans une interview qu'il a accordée à un journal local, l' ambassadeur de France à Dakar, Jean Christophe Rufin, indique, à propos du départ des FFCV que "l'actuel pouvoir en France avait le désir, très sincèrement, de rompre avec un certain nombre de pratiques du passé (..). Il s'agit simplement d'adapter ce qu'on fait aux exigences d'un monde moderne ".

Lors de sa visite, le 24 février au Gabon, le Chef de l'Etat français, Nicolas Sarkozy a confirmé le départ des FFCV. Et précise que la France ne conservera que 300 soldats au Sénégal sur les 1200 actuellement déployés. - Xinhua