Pour marquer la fin de la visite officielle de 72 heures du Président de la République du Mali, Ibrahima Boubacar Kéita (IBK) à Conakry, les parties guinéenne et malienne ont rendu public un communiqué conjoint.
AfricaLog fait un résumé extrait du document lu par le Ministre d’Etat, Ministre des Affaires étrangères et des Guinéens de l’Etranger, Lousény Fall:
Au terme donc du séjour du Président IBK du Mali, qui a eu lieu du 10 au 12 mars, l’occasion a été donnée aux deux parties, guinéenne et malienne, de consolider leurs liens qui sont séculaires. Egalement, les deux Chefs d’Etat dont les relations remontent aux moments de leurs vies estudiantines, «ont eu des entretiens fructueux sur des questions d’intérêt commun, relatives à la coopération bilatérale, à l’actualité africaine et internationale».
Alpha Condé a assuré IBK «de la totale disponibilité de la Guinée à accompagner le Mali dans ses efforts visant à consolider la sécurité, la stabilité, et à préserver l’intégrité territoriale et la souveraineté du Mali». Il a aussi salué la volonté de l’hôte de marque malien de «conduire un dialogue national inclusif au Mali, dans le respect des différentes résolutions des Nations Unies, du Comité de paix de l’Union Africaine et de la CEDEAO». D’où l’appel du Chef de l’Etat guinéen à l’endroit de «la communauté internationale pour un soutien accru à la lutte contre l’intolérance, l’extrémisme et le fanatisme, terreaux du terrorisme, que mène le Mali».
Par ailleurs, les deux hommes d’Etat, «ont réaffirmé leur détermination totale à conjuguer leurs efforts pour promouvoir davantage l’amitié et l’estime réciproques qu’entretiennent jalousement leurs peuples. Ils ont, à cet égard, rendu un vibrant hommage aux pères fondateurs des deux Etats, feus les Présidents Modibo Keita et Ahmed Sékou Touré pour leur esprit visionnaire d’une Afrique indépendante et unie».
S’inscrivant dans la dynamique de la Convention signée le 20 mai 1964 «qui accordait aux ressortissants des deux pays un statut privilégié dans l’un ou l’autre Etat», Alpha Condé et Ibrahima Boubacar Kéita «se sont engagés à explorer tous les mécanismes concourant à créer un climat propice pour un partenariat viable, exemplaire et mutuellement avantageux, susceptible d’accélérer le développement intégré des deux États».
Ce qui explique la mise à disposition, par la Guinée, d’un terrain de 5 hectares pour l’installation des entrepôts maliens dans la localité de Friguiadi, préfecture de Coyah, que l’hôte malien a inaugurés tout en se félicitant de cette générosité guinéenne.
Et «dans cette logique, les deux Chefs d’État ont instruit leurs Ministres des Affaires Étrangères de tout mettre en œuvre pour la tenue régulière de la Commission mixte de coopération entre le Mali et la Guinée».
Dans cette optique, ils ont décidé de mener des actions communes pour développer la coopération notamment dans les domaines de l’énergie, de l’hydraulique, des transports, de l’agriculture, de l’élevage et de la culture.
Au regard des questions d’intérêt commun examinées par les deux délégations, François Lousény Fall rapporte qu’elles «ont signé un protocole d’Accord pour la création d’un Comité interministériel de concertation pour la mise en œuvre du projet de barrage à buts multiples de Fomi» et elles ont invité «les deux gouvernements à accélérer le processus de ratification de la convention Cadre de Coopération entre les huit (8) États tributaires des eaux du massif du Fouta Djallon » et « encouragé une coopération pour l’électrification rurale dans les zones frontalières».
Rappelant «la nécessité d’encourager le développement rapide des barrages de Koukoutamba, Bouréya et Bassa en mode de financement PPP [Partenariat Public-Privé ; NDLR] tel qu’envisagé par le Haut-Commissariat de l’Organisation de Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS)», les deux parties ont réaffirmé leur volonté «de favoriser l’intégration de leurs économies, de faciliter la libre circulation des personnes et des biens et d’assurer la fluidité du trafic sur les corridors routiers».
C’est dans ce sens qu’elles «ont signé un Protocole d’Accord relatif au projet d’interconnexion ferroviaire Conakry-Kankan-Bamako».
Reconnaissant «la nécessité de relancer le transport fluvial entre les deux pays, y compris par le dragage du lit du fleuve Niger», elles ont aussi «encouragé la création d’une compagnie sous-régionale de transport aérien en vue de résorber le déficit dans ce secteur», tout comme «la nécessité de réhabiliter le réseau routier Conakry-Bamako et de relancer la construction des transversales Dinguiraye-Mali».
Les deux parties se sont également «engagées à appuyer la feuille de route conjointe pour la matérialisation des frontières, convenue à Bamako en 2013 et la mise en œuvre du cadre de concertation entre collectivités territoriales pour une meilleure intégration des communautés».
Si dans le domaine agricole, elles «ont décidé de se concerter autour de leurs priorités communes, inscrites notamment dans l’agenda du Comité Inter Etat de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS)», elles sont résolues, dans le secteur de l’Elevage «à rendre opérationnels les axes prioritaires de partenariat identifiés dans le procès-verbal de la réunion des experts des deux pays, signé à Bamako le 29 mai 2010. Il s’agit notamment de la gestion de la transhumance transfrontalière, de la lutte contre les maladies animales et des échanges commerciaux sur le bétail».
Elles «sont convenues de promouvoir l’échange d’expérience en matière de gestion des compatriotes à l’étranger».
Elles «ont appelé à l’intensification des efforts en vue de la préservation du riche patrimoine culturel et historique commun notamment par la réhabilitation de Niani, du Port de Galiéni et de l’organisation du festival du Kora du Niger».
D’autre part, Alpha Condé et IBK «ont également décidé d’intensifier leur coopération dans le domaine sécuritaire pour endiguer les crimes transfrontaliers, le narcotrafic, la circulation illicite des armes légères et de petit calibre qui inhibent la paix et la stabilité en Afrique de l’Ouest et au Sahel en particulier, et dans tout le continent en général».
Pour conclure, les deux Chefs d’État se sont «engagés à consolider leur unité d’action au sein des organisations sous-régionales, régionales et internationales pour promouvoir leur participation dans la gestion des Affaires mondiales» tout en s’inscrivant «dans la dynamique d’une refonte du système des Nations Unies».
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