Ali Ben Bongo, donné favori pour succéder à son défunt père lors de l'élection présidentielle gabonaise du 30 août, a été démis des fonctions de ministre de la Défense par souci de garantir un scrutin équitable, ont indiqué vendredi soir les autorités intérimaires.
Le refus de Ben Bongo de renoncer de lui-même à son poste avait suscité les protestations de candidats rivaux. Ils estimaient que l'élection ne ferait qu'entériner son statut de successeur d'Omar Bongo, qui était devenu l'un des hommes les plus riches d'Afrique en 40 ans d'exercice du pouvoir. "Pour faire bonne mesure et mettre l'ensemble des candidats sur un (...) pied d'égalité, j'ai tenu à ce que ceux d'entre eux anciennement membres du gouvernement de la République soient déchargés de leurs fonctions", a déclaré la présidente par intérim Rose Francine Rogombé dans une allocution publique. Bongo était le seul candidat encore au gouvernement. Depuis la mort d'Omar Bongo, survenue en juin dernier, la question se pose de savoir si le Gabon, pays producteur de pétrole faiblement peuplé, est en mesure de mener à bien une transition démocratique. Quatorze candidats d'opposition ont demandé cette semaine que le scrutin soit reporté de trois mois, jugeant ce délai nécessaire pour établir les listes d'électeurs et préparer les bureaux de vote. La cour constitutionnelle n'a pas encore répondu à cette requête. - Reuters