L'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et l'ex-leader des jeunes pro-Gbagbo Charles Blé Goudé seront jugés ensemble par la Cour pénale internationale (CPI), indique un communiqué de l'institution judiciaire.
"La Chambre a noté que les charges confirmées contre M. Gbagbo et M. Blé Goudé découlent des mêmes allégations, à savoir des crimes qui auraient été commis au cours de quatre mêmes incidents, par les mêmes auteurs directs, qui ont ciblé les mêmes victimes parce qu'elles étaient perçues comme étant des partisans d'Alassane Ouattara", indique le document.
La CPI a également relevé que, bien que leur participation et/ou contribution présumée à la conception et la mise en œuvre du projet ou objectif commun ne sont pas les mêmes, les conduites de MM. Gbagbo et Blé Goudé sont néanmoins "étroitement liées".
Selon les juges de la CPI, les éléments de preuve qui ont été, ou qui seront divulgués et présentés dans les deux affaires sont en grande partie les mêmes.
"Un procès conjoint est adéquat pour garantir des procédures équitables et rapides", ont expliqué les juges qui ont donc annulé la date du début du procès de Gbagbo prévu le 7 juillet.
Quant à M. Blé Goudé, les juges avaient décidé de le juger en décembre.
Pour la CPI, un seul procès permet aussi d'éviter que des témoins soient tenus de se présenter à la CPI à plusieurs reprises.
M. Gbagbo a été transféré à La Haye en novembre 2011 après son arrestation le 11 avril 2011 en raison des violences qui ont fait au moins 3000 morts en Côte d'Ivoire suite à son refus de reconnaître la victoire de son rival Alassane Ouattara à l'élection présidentielle de novembre 2010.
Il est poursuivi pour "crimes contre l'humanité", notamment, "meurtres, viols, autres actes inhumains ou, à titre subsidiaire, tentatives de meurtres et persécution".
L'ex-leader des "jeunes patriotes" pro-Gbagbo, Charles Blé Goudé, transféré le 22 mars 2014 à la CPI, est poursuivi par la CPI en tant que "co-auteur indirect de meurtres, de viols et autres formes de violences sexuelles, d'actes de persécution et autres actes inhumains" pendant la crise post-électorale.
Ancien leader estudiantin puis ministre de la Jeunesse et de la Formation professionnelle sous Laurent Gbagbo, il est le fer de lance des manifestations populaires de soutien au défunt régime.- AfricaLog avec agence