Le Canada offre ses excuses au peuple rwandais pour n'avoir pas fait davantage, et n'avoir pas agi assez rapidement, afin d'empêcher le génocide qui a coûté la vie à au moins 800 000 Rwandais, entre avril et juillet 1994.
C'est le message que la gouverneure générale Michaëlle Jean a voulu livrer à l'issue de son entretien avec le président Paul Kagamé, ce matin à Kigali.
Le Canada a une part de responsabilité dans «l'inaction et l'indifférence de la communauté internationale» au moment du génocide, a-t-elle dit dans un discours prononcé à la présidence rwandaise.
«Je crois que nous aurions pu faire une différence, je crois que nous aurions pu prévenir l'ampleur de l'horreur qui a conduit au génocide», a-t-elle précisé plus tard, en réponse à la question d'un journaliste.
Michaëlle Jean n'a pas prononcé le mot «excuses.» Mais aux yeux du gouvernement rwandais, le sens de son allocution ne fait aucun doute.
«Absolument, il s'agit d'excuses, exprimées de manière très élégante», a dit la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, qui a rencontré les médias après un dîner qui a réuni les deux chefs d'État. «La déclaration de la gouverneure générale était très profonde, depuis 1994, personne n'est venu nous dire que le Canada se souvient et se sent mal à cause de ce qui s'est produit ici», a-t-elle ajouté.
La Belgique, les Etats-Unis et l'Afrique du Sud ont présenté des excuses semblables dans les années qui ont suivi les massacres de 1994. – La Presse