«Les lignes de la négociation n’ont pas encore bougé», dixit Louis M’Bemba Soumah. C’est en ces termes que le Secrétaire général de l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG) a décliné le résultat des discussions que les syndicalistes ont eues avec le président de l’Assemblée nationale. Claude Kory Kondiano, entouré de membres du bureau de l’institution, les recevait afin de contribuer à désamorcer la crise entre le pouvoir et le mouvement syndical guinéen qui, se servant de sa plate-forme revendicative en sept (7) points, «décide de déclencher une grève générale illimitée à compter du lundi 5 janvier 2015».
Pour Louis M’Bemba Soumah, celle-ci «est légitime. Je crois, qu’en tant qu’élus du peuple, ils [les députés] sont prêts à venir au secours des travailleurs pour que les choses rentrent dans l’ordre. Toutefois, je signale que, pendant les discussions, les lignes n’ont pas bougé. C’est dire que la grève est bien possible le 5 janvier».
Le président de la Représentation nationale d’indiquer que «nous avons essayé d’examiner la possibilité de dialoguer afin d’éviter la grève avec toutes les conséquences qui pourraient se produire sur la situation économique et sociale. Vous savez le désordre déjà causé par Ebola. Donc, nous ajoutons nos initiatives à celles du gouvernement qui a aussi engagé les pourparlers avec ces syndicalistes».
Justement, le porte-parole du gouvernement souligne que «Nous nous sommes rencontrés pendant les deux derniers jours pour passer en revue le niveau d’exécution de nos accords. Il est vrai que certaines revendications syndicales contenues dans les accords du 12 mai 2014 ont connu du retard dans leur application. Certaines ont même été repoussées pour tenir compte du contexte économique rendu difficile par l’épidémie Ebola. C’est sur d’autres de ces points que porte l’avis de grève déposé par le mouvement syndical».
Le point de divergence se situerait au niveau de la grille salariale revendiquée par le syndicat, rapporte le ministre Albert Damantang Camara: «Le point qui suscite le plus de divergence concerne la grille salariale. Les syndicalistes souhaitent une actualisation de l’actuelle grille en même temps qu’une revalorisation du point d’indice qui correspondrait à une augmentation de salaire de 300%. Une telle augmentation comporterait des conséquences graves pour nos équilibres macroéconomiques, surtout au moment où l’épidémie Ebola met à terre notre économie».
Alors que les négociations semblent se poursuivre, à quelques heures de la date butoir du 5 janvier, l’opposition républicaine s’est invitée dans le débat. On sait que celle-là projette à son tour, un meeting géant le 7 janvier. Se disant solidaire des syndicalistes dans leur avis de grève, elle vient, par la voix de son porte-parole, le député Aboubacar Sylla, d’appeler ses militants à respecter le mot d’ordre des syndicalistes: «Nous soutenons la liberté syndicale et le droit de grève et appelons nos militants à respecter scrupuleusement le mot d'ordre des syndicats, qui appellent à une grève générale».
Comme quoi, c’est une semaine décisive qui s’annonce à partir du lundi, 5 janvier 2015.
AfricaLog.com