"Il serait démagogique de dire que je contrôle l'armée". Par ces mots Dadis vient de jeter le discrédit sur le corps qu'il n'a eu de cesse à appeler la vaillante armée guinéenne sur laquelle il vantait le mérite d’une prise de pouvoir sans effusion de sang comme pour justifier ou donner une légitimité à sa gouvernance autocratique.
Du sang, pour en parler, il y a en eu ce 28 septembre 2009. Le bilan provisoire est de 157 morts et de 1268 blessés. L’effusion de sang vraisemblablement redoutée et qui, devenue un leitmotiv sur lequel Dadis se reposait comme argument principal dans la recherche d’un bien-fondé de leur putsch, a été un véritable carnage. Les condamnations fusent de tout coté, Etats Unis, France, Allemagne, bref toute la communauté internationale. L’armée guinéenne s’est rendue responsable d’un acte infâme qui la disqualifie jusqu’à sa restructuration totale. Une armée guinéenne qui a perdu tout privilège et bénéfice tiré de ses exploits historiques sur des terrains de défenses d’intégrité nationale de pays africains aspirant à l’indépendance dans la seconde moitié du siècle passé. Aujourd’hui, sa flétrissure, héritage d’un recrutement ne tenant compte d’aucun critère crédible sinon ethnique, est telle que le soldat guinéen ne peut se définir que par le port de l’uniforme et de l’utilisation éhontée du fusil comme outil de l’arbitraire. Elle est aujourd’hui d'une impuissance et d'une lâcheté sans égale, reconnue pour des faits d'arme allant de l'indiscipline caractérisée en son sein, où c'est désormais les sergents et les caporaux qui font la loi, au massacre répété de la population civile qu'elle est censée protéger. Le manque de formation ajouté au fait que l'armée soit devenue un dépotoir de voyou et de délinquants de tout acabit ont entrainé ce corps républicain vers une déchéance innommable caractérisé par tous les abus possibles en Guinée : vol, viol, agression à découvert de civils et de diplomates étrangers, pillage, vandalisme. Une autre opprobre qui vient prendre à contre pied tout le mensonge du CNDD qui jure mordicus de bénéficier de soutien populaire. L’événement du 28 sept prévoyait une démonstration d’un refus catégorique d’une grande majorité de guinéen à la candidature de Dadis et cela s’est transformé par le spectacle horrible, véritable boucherie dont les images créent le buzz sur tous les supports d’informations classiques et modernes existant à en Guinée comme à l’international. En cela vient s’ajouter l’agression inqualifiable subit par les principaux leaders politiques, Jean Marie Doré, Celou Dalein, François Fall, Sidya Touré, Mouctar Bah et autres. Un groupe spécial de béret rouge s’est occupé de les rouer de coups, de les torturer comme de vulgaire voleur. Nutété l’astuce de se faire passer pour mort pour mettre fin à leur supplice, ces différents interlocuteurs privilégiés de la gestion de la cité seraient enregistrés aujourd’hui dans la longue et lancinante liste des martyrs tombés au nom des valeurs de la république. Ne se contentant pas seulement de ces actes, ces mêmes militaires s’en sont pris aux domiciles de tous ces leaders en les saccageant, les pillant, remportant tout ce qui semblait avoir de la valeur, laissant derrière eux une image infâme de désolation. Des rumeurs de morts de tous les leaders politiques arrêtés à cette occasion ont vite fait le tour du pays pendant qu’ils recevaient dans les services de soins intensifs à la clinique Pasteur. Le Sénégal et la France viennent de proposer des bourses médicales pour qu’ils reçoivent des soins complémentaires au regard des graves préjudices physiques qu’ils ont subit. D’après un manifestant, « Dadis a tôt fait de nous faire regretter Lansana Conté. » La côte de popularité du président putschiste reste aujourd’hui un souvenir datant de premiers jours d’existence du CNDD qui ne compte d’ailleurs qu’un seul membre, lui. Les dérives se succèdent et nourrissent les conversations du monde entier grâce à internet qu’il redoute tant. Avec le constat indéniable aujourd’hui qui démontre que les compétences se révèle être inférieures à la nature des problèmes et des besoins de la Guinée, n’est-il pas opportun alors de privilégier un dialogue franc avec tous les leaders d’opinions dans un cadre différent de ces rencontres populaires à laquelle Moussa Dadis a pris goût où lui seul gardait le monopole de la parole afin que les valeurs de la république triomphe pour une Guinée prospère et démocratique privilégiant la tolérance et surtout le droit à la différence. – (témoignage Solo)