La section guinéenne de la Rencontre africaine des droits de l'homme (Raddho) redoute que la Guinée, dirigée depuis près de huit mois par une junte, ne bascule "dans une dérive dictatoriale" et dénonce en particulier la pratique de la torture sur l'île de Kassa.
"Les arrestations dans les rangs de l'armée et la pratique de la torture dans le sinistre camp de détention situé sur l'île de Kassa (au large de Conakry) s'intensifient" écrit cette ONG de défense des droits humains (basée à Dakar) dans un communiqué de presse rendu public cette semaine à Conakry. Dans la nuit du 1er au 2 août, des militaires arrêtés ont été transférés sur cette île, "lieu de tortures et de pratiques inhumaines et dégradantes", selon le communiqué. "L'absence de la police et le mépris de la justice (...), la culture de l'ethnocentrisme notamment dans les régions forestières (sud) d'où est originaire le chef de la junte sont des éléments qui justifient la crainte qui nous anime de voir la Guinée basculer dans une dérive dictatoriale sur fond de nationalisme étroit et de repli identitaire suicidaire" écrit l'ONG. Une junte dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara avait pris le pouvoir le 23 décembre, au lendemain de la mort du général-président Lansana Conté, qui dirigeait la Guinée sans partage depuis 1984. Dans son communiqué-réquisitoire, la Raddho conteste notamment les propos outrageants" du chef de la junte "à l'endroit de diplomates ou d'autres voix s'élevant en faveur du retour rapide à l'ordre constitutionnel". - Angopress