Le président français, François Hollande, a rappelé mardi à son homologue congolais, Denis Sassou Nguesso, l'importance de préserver les institutions et de mener des réformes constitutionnelles dans le consensus.
S'agissant des enjeux d'approfondissement de la démocratie en Afrique, le président français a indiqué son attachement à la préservation et à la consolidation des institutions, a souligné l'Elysée dans un communiqué à l'issue de la rencontre.
Il a rappelé son attachement aux principes de l'Organisation internationale de la francophonie et de l'Union africaine, qui supposent que les réformes constitutionnelles soient fondées sur un consensus, a-t-il insisté.
Âgé de 72 ans, M. Sassou, qui cumule plus de 30 ans à la tête de la République du Congo, a convoqué un dialogue national du 11 au 15 juillet pour discuter de l'organisation des futures élections et de l'avenir des institutions du pays.
L'opposition soupçonne que cette initiative n'ait d'autre but que de changer la Constitution du pays pour lui permettre de briguer un nouveau mandat en 2016.
Nous pensons que le débat national dans notre pays se déroule de manière ouverte et le dialogue sera ouvert (..)Je pense que tout cela va bien, a assuré le président congolais dans la cour de l'Elysée à l'issue de l'entretien.
Le Congo et la France ont une vieille tradition d'amitié (...) nous avons fait le tour de nos relations et avons conclu qu'elles se portent bien et elles ont un bel avenir, a-t-il ajouté, sans plus de précisions.
Plusieurs dirigeants africains ont forcé le pas dernièrement pour rester au pouvoir ou sont soupçonnés de vouloir le faire en modifiant la constitution. Le Burundi est ainsi secoué par une grave crise politique depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé fin avril son intention de briguer un 3e mandat à la présidentielle.
M. Sassou Nguesso a dirigé le Congo à l'époque du parti unique, de 1979 jusqu'aux élections pluralistes de 1992, qu'il a perdues. Revenu au pouvoir en 1997 à l'issue d'une violente guerre civile, il a été élu président en 2002 et réélu en 2009.
La Constitution congolaise adoptée en 2002 lui interdit à double titre de se représenter en 2016: elle limite à deux le nombre de mandats que peut exercer un président et stipule que nul ne peut être candidat à la fonction suprême s'il a plus de 70 ans.
Les deux dirigeants ont également évoqué les questions sécuritaires dans la région, notamment au Nigeria où le groupe islamiste Boko Haram continue de semer la terreur, et en Centrafrique où les autorités de transition peinent à mettre sur les rails le processus électoral, le scrutin présidentiel initialement prévu en novembre 2014 ayant été reporté au 18 octobre.
Concernant la Centrafrique, les deux présidents sont convenus qu'il convenait désormais d'assurer la pleine mobilisation de la communauté internationale pour apporter un soutien renforcé au processus électoral et permettre la tenue du scrutin présidentiel aux dates prévues, a indiqué l'Elysée.
Ancienne puissance coloniale du Congo, la France dispose d'importants intérêts économiques dans ce petit État producteur de pétrole, où le groupe Total est fortement implanté.
Aujourd'hui beaucoup d'observateurs s'accordent à dire que le Congo vit dans la paix et la sécurité et qu'il y a un réel progrès (...) Nous pensons que nous allons continuer dans cette voie, a noté le président congolais.
Dans un communiqué publié à Paris, l'ONG Survie a critiqué la visite du président congolais à Paris. Elle s'inscrit dans une quête de légitimité pour le président congolais qui cherche à s'assurer du traditionnel soutien français et travailler son image de chef d'Etat de stature internationale auprès de ses partisans, a déploré Survie. – AfricaLog avec agence