Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a prévenu dimanche que son pays ne se laisserait pas «submerger» par des réfugiés syriens et africains et annoncé le lancement de la construction d'une clôture à la frontière avec la Jordanie.
«Nous ne laisserons pas Israël être submergé par une vague de migrants illégaux et d'activistes terroristes», a affirmé M. Nétanyahou lors du conseil hebdomadaire des ministres, au lendemain d'un appel du chef de l'opposition, Isaac Herzog, à accueillir des Syriens fuyant la guerre civile.
«Israël n'est pas indifférent à la tragédie humaine des réfugies syriens et africains (...), mais Israël est un petit État, très petit qui ne dispose pas d'une profondeur démographique et géographique, c'est pourquoi nous devons contrôler nos frontières», a-t-il ajouté, selon un communiqué de son bureau.
Pour y parvenir, le premier ministre a annoncé qu'Israël «commence aujourd'hui à construire une clôture à la frontière avec la Jordanie», le quatrième «mur» érigé par l'État hébreu.
Israël a déjà achevé d'ériger en 2013 une clôture électronique de 240 km le long de sa frontière avec l'Égypte. Cet ouvrage a réduit quasiment à zéro le nombre de migrants africains entrant illégalement en Israël. Plus de 50 000 d'entre eux venus essentiellement d'Érythrée et du Soudan avaient auparavant réussi à passer en Israël par le Sinaï égyptien.
«Nous n'attendrons pas, nous allons autant que possible entourer les frontières d'Israël avec une clôture de sécurité sophistiquée qui permettra de contrôler nos frontières», a ajouté le premier ministre.
Il a également précisé qu'Israël allait renforcer la clôture sur le plateau du Golan. Israël occupe depuis 1967 quelque 1200 km2 du plateau du Golan, qu'il a annexés en 1981, tandis qu'environ 510 km2 restent sous contrôle syrien, une annexion jugée illégale par la communauté internationale.
Le premier tronçon de la clôture face à la Jordanie va être érigé dans le secteur d'Eilat, station balnéaire sur la mer Rouge où Israël va construire un nouvel aéroport, a précisé M. Nétanyahou.
M. Herzog avait appelé samedi l'État hébreu à accueillir des réfugiés de Syrie, en invoquant la mémoire de la fuite des juifs au cours des conflits passés.
Officiellement, Israël et la Syrie sont toujours en état de guerre et l'État hébreu interdit par la loi à ses ressortissants de se rendre en Syrie. Depuis le début du conflit en Syrie il y a quatre ans, plus de quatre millions de réfugiés ont fui vers les pays voisins comme la Jordanie, le Liban et la Turquie, mais aucun n'a tenté de rejoindre Israël. - AfricaLog avec agence