Le président sud-africain Jacob Zuma a célébré son investiture pour un second mandat. Devant un parterre de plus de 4000 invités, il a annoncé une transformation socio-économique "radicale" pour son pays, où des inégalités criantes persistent depuis la fin de l'apartheid.
Au pouvoir depuis 2009, Jacob Zuma a laissé entendre que l'intervention de l'Etat dans l'économie serait accrue et qu'il prendrait des mesures de promotion plus radicales en faveur de la majorité noire. lors d'une cérémonie aux allures de seconde fête nationale, il avait auparavant juré de respecter la Constitution instaurée en 1996.
Plusieurs formations de l'armée de l'air ont ensuite sillonné le ciel, survolant l'imposant siège du gouvernement, l'Union Building, datant de l'ère coloniale. Les chefs d'Etat ou de gouvernement d'une quarantaine de pays africains étaient venus prendre part à l'événement, parmi quelque 4500 personnalités invitées.
M. Zuma a été reconduit à son poste mercredi par les députés après la victoire de son parti, l'ANC, aux élections législatives du 7 mai avec 62,15% des voix. Il doit annoncer son nouveau gouvernement dimanche.
Après vingt ans au pouvoir, l'ANC est en perte de vitesse. Ses alliés syndicaux sont talonnés par des formations aux propositions plus radicales pour permettre à la majorité des Sud-Africains de sortir de la misère, héritée de la colonisation et de l'apartheid.
Ce débat économique de fond avait été étouffé par la réconciliation des années Mandela avec la minorité blanche, l'égalité des droits qui a permis l'émergence d'une bourgeoisie noire et le virage libéral pris par l'ANC dès son arrivée au pouvoir.
Il y a moins de pauvreté qu'il y a vingt ans, notamment grâce à l'aide sociale, source de revenus indispensable pour un grand nombre de foyers pauvres. Mais les inégalités héritées du passé, synonymes d'exclusion systématique pour la majorité noire, demeurent parmi les plus élevés au monde, selon l'agence statistique officielle.
L'ANC reste le parti de coeur des Sud-Africains: il incarne la fin de l'oppression raciste. Mais beaucoup s'impatientent et réclament aujourd'hui plus que le droit de vote obtenu en 1994. - AfricaLog avec agence