Le parti au pouvoir en Afrique du Sud, l'ANC, a promis samedi "d'agir fermement" pour redorer son blason terni par des scandales, au moment où des médias rapportent que le président Jacob Zuma pourrait être prochainement contraint à quitter le pouvoir.
M. Zuma est soumis à des pressions croissantes à la démission depuis son remplacement à la tête du Congrès national africain, le mois dernier, par son adjoint le vice-président Cyril Ramaphosa, 65 ans.
Marquant la volonté d'un net changement dans l'exercice du pouvoir, Cyril Ramaphosa, qui est aussi le vice-président du pays, a annoncé samedi la composition d'un nouveau conseil d'administration à la tête d'Eskom, l'entreprise publique d'électricité, au centre de plusieurs enquêtes concernent des affaires de corruption.
La présidence Zuma a été marquée par des scandales de corruption et un affaiblissement de l'économie qui se sont traduits par une baisse de confiance et des revers dans les urnes alors que des élections générales sont prévues pour l'an prochain.
Les partisans de M. Ramaphosa souhaitent qu'il remplace Jacob Zuma, 75 ans, à la tête de l'Etat avant le scrutin dans l'espoir d'enrayer le déclin de l'ANC, au pouvoir depuis la fin de l'apartheid en 1994.
"L'ANC doit agir de manière ferme et avec détermination pour rétablir la confiance entre le peuple et le mouvement", a déclaré le parti dans un communiqué publié après une réunion de deux jours de ses hauts responsables.
Le texte reconnait que l'Afrique du Sud a aujourd'hui deux centres de pouvoir, Jacob Zuma à la tête de l'Etat et Cyril Ramaphosa à celle de l'ANC, mais cherche à rassurer.
"Les responsables (du parti), sous la direction du président Ramaphosa, continueront à coopérer avec le président Jacob Zuma pour assurer une coordination efficace entre l'ANC et le gouvernement", selon le communiqué.
Le site d'information News 24 a quant à lui affirmé que les responsables de l'ANC avaient décidé lors de leur réunion que le président Zuma devait quitter ses fonctions mais sans se mettre d'accord sur une date.
"Nous aurons un nouveau président dans les semaines à venir", a rapporté un membre anonyme du parti cité par le site.
Les difficultés d'Eskom à rembourser sa dette colossale, en dépit de tarifs de l'électricité qui ont plus que triplé depuis 2008, constitue une des principales menaces pour l'économie de l'Afrique du Sud.
"Nous avons confiance dans le fait que cette intervention va remettre en valeur l'importance de la contribution d'Eskom à notre économie. Nous sommes déterminés à réparer les dégâts qu'a subi cette institution", a souligné Cyril Ramaphosa dans un communiqué, après la nomination d'un nouveau conseil d'administration et le limogeage de deux responsables d'Eskom accusés de corruption.
Le président Zuma dispose encore d'alliés dans la haute hiérarchie du parti et il peut en principe rester au pouvoir jusqu'aux élections de 2019, qui marqueront la fin de son second et dernier mandat.
Mais son contrôle sur l'ANC a été affaibli par le choix de M. Ramaphosa pour le remplacer à la tête du parti lors d'un vote perdu en décembre par l'autre candidat à sa succession, son ancienne épouse Nkosazana Dlamini-Zuma.
M. Zuma, 75 ans, pourrait quitter la présidence avant terme s'il démissionnait de lui-même, s'il perdait un vote de confiance au Parlement ou s'il était destitué. L'ANC pourrait aussi de son côté le forcer à se retirer.
Le 8 février constitue une première échéance car celui qui sera président à cette date prononcera l'important discours annuel sur l'état de la nation devant le Parlement. - AfricaLog avec agence