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L’opposition gagne le 1er tour de la présidentielle en Sierra Leone

Mar 13, 2018
L’opposition gagne le 1er tour de la présidentielle en Sierra Leone

Le candidat du principal parti de l'opposition en Sierra Leone, Julius Maada Bio, a légèrement devancé celui du parti au pouvoir, Samura Kamara, lors du premier tour de l'élection présidentielle du 7 mars et un second tour aura lieu le 27 mars, a annoncé mardi la Commission électorale nationale (NEC).

M. Bio, un ancien général candidat du SLPP, a obtenu 1.097.482 voix, soit 43,3% des 2.537.122 votes valides, selon les résultats complets publiés dans la soirée par la NEC.

Il devance de près de 15.000 voix le candidat de l'APC, le parti au pouvoir, l'ancien ministre des Affaires étrangères Samura Kamara, qui obtient 1.082.748 voix, soit 42,7%.

Un ancien cadre du SLPP, Kandeh Yumkella, qui se présentait au nom d'une nouvelle formation, la Grande coalition nationale (NGC), est crédité pour sa part de 174.014 voix, soit 6,9% des votes valides.

Lors du second tour, M. Yumkella pourrait jouer le rôle d'arbitre entre les deux partis qui se succèdent au pouvoir depuis l'indépendance en 1961.

Les habitants de ce pays d'Afrique de l'Ouest gangrené par la corruption s'étaient déplacés en nombre le 7 mars pour élire leurs nouveaux président et vice-président, membres du Parlement et conseillers locaux.

Le président sortant, Ernest Bai Koroma (APC) ne pouvait plus se représenter après deux mandats de cinq ans.

Les missions d'observateurs étrangers et de la société civile, notamment celle de l'Union européenne, avaient salué après le premier tour une campagne généralement pacifique et le bon déroulement du scrutin, mais déploré une "augmentation des intimidations et des actes de violence dans la dernière semaine" de campagne et après la fermeture des bureaux de vote.

Le bilan de l'administration sortante est contrasté.

Si elle est parvenue à attirer les investisseurs pour reconstruire le pays dévasté par la guerre civile (1991-2002) qui a fait quelque 120.000 morts, l'économie reste fragile après les chocs de l'épidémie d'Ebola en 2014-2016, de la chute des cours mondiaux des matières premières et la corruption a continué à prospérer.

Trump limoge Tillerson, chef de la diplomatie américaine

 

Donald Trump a annoncé mardi le limogeage de Rex Tillerson, avec lequel il entretenait des relations notoirement difficiles, et son remplacement à la tête de la diplomatie américaine par l'actuel directeur de la CIA, Mike Pompeo.

Après des mois de rumeurs sur un départ mille fois donné comme imminent, le sort de l'ancien homme fort d'ExxonMobil a été scellé d'un simple tweet.

"Mike Pompeo, le directeur de la CIA, deviendra notre nouveau secrétaire d'Etat. Il fera un travail fantastique! Merci à Rex Tillerson pour ses services!", a lancé M. Trump.

La Maison Blanche a mis en avant la volonté du président d'avoir une nouvelle équipe au moment d'aborder des négociations historiques avec la Corée du Nord. Ce dernier a accepté la semaine dernière l'invitation du dirigeant Kim Jong Un à une rencontre d'ici fin mai, afin notamment de discuter de dénucléarisation.

Ironie suprême: début octobre, l'impétueux président avait, fait rare, publiquement rabroué son secrétaire d'Etat pour avoir évoqué l'existence de canaux de communication visant à sonder les intentions de la Corée du Nord.

"Il perd son temps à négocier", avait-il écrit sur Twitter. "Conserve ton énergie Rex, nous ferons ce que nous devons faire."

Interrogé sur les raisons de ce limogeage, le président a aussi mis en avant des désaccords de fond, en particulier sur le dossier nucléaire iranien.

"Nous nous entendions bien mais nous avions des désaccords", a-t-il lancé depuis les jardins de la Maison Blanche, en partance pour la Californie. "Quand vous regardez l'accord sur le nucléaire iranien: je pensais qu'il était horrible, il pensait qu'il était passable".

Lors d'une brève et sobre allocution, M. Tillerson, qui quittera son poste le 31 mars à minuit, a remercié ses équipes mais n'a pas eu un mot pour Donald Trump.

Dans une pique à peine masquée à ce dernier, il a fait entendre sa petite musique sur la Russie, dossier qui empoisonne la présidence du magnat de l'immobilier, affirmant que Washington devait faire plus pour "répondre au comportement et aux actes troublants" du gouvernement russe.

Le président septuagénaire a par ailleurs annoncé que Gina Haspel deviendrait la nouvelle directrice de la CIA, la première femme choisie à ce poste.

Son passé sulfureux, lié à sa participation au programme de torture de la CIA après le 11-Septembre, pourrait lui valoir une audition de confirmation délicate devant le Sénat.

Le sénateur républicain John McCain, figure du Congrès et opposant farouche à tout usage de la torture, a appelé les élus à "faire leur travail" en examinant avec attention son degré d'implication dans "ce programme honteux".

Lui-même soumis à la torture dans les geôles nord-vietnamiennes, John McCain est monté en première ligne pour dénoncer les "techniques d'interrogatoire poussées", un euphémisme dont a usé l'administration de George W. Bush après le 11-Septembre pour décrire les méthodes utilisées contre les détenus soupçonnés de terrorisme.

Signe des tensions au sein d'une administration marquée par des départs et des limogeages en cascade, le président n'a pas directement prévenu le chef de la diplomatie de sa décision et ne l'a appelé que plusieurs heures après son tweet, depuis l'avion présidentiel Air Force One qui le menait en Californie.

"Le secrétaire d'Etat ignore les raisons" (de son limogeage), a déclaré Steve Goldstein, haut responsable de la diplomatie américaine.

Quelques minutes plus tard, il était limogé à son tour, la Maison Blanche n'ayant pas apprécié son intervention. "J'ai hâte de me reposer", a déclaré le sous-secrétaire d'Etat en commentant son propre départ.

Le chef du département d'Etat a la responsabilité de quelque 70.000 diplomates, fonctionnaires et contractuels disséminés dans plus de 250 ambassades et consulats à travers le monde.

Par contraste, Donald Trump a couvert d'éloges celui qu'il a choisi pour diriger la diplomatie au moment où le monde entier s'interroge sur la façon dont il abordera son tête-à-tête avec le leader nord-coréen. "Je travaille avec Mike Pompeo, depuis un moment", a souligné M. Trump, louant son "énergie formidable" sa "grande intelligence"

"Félicitations à mon ami et prochain secrétaire d'Etat Mike Pompeo!", a tweeté Nikki Haley, ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU. "Excellente décision du président", a-t-elle ajouté, sans un mot pour celui qui fut son secrétaire d'Etat pendant plus d'un an.

Aaron David Miller, ancien diplomate spécialiste du Proche-Orient, ne cachait pas sa stupeur. "Ayant travaillé avec une demi-douzaine de secrétaires d'Etat, je pensais avoir presque tout vu en termes d'intrigues bureaucratiques et de soap opera politique", a-t-il écrit dans une tribune publiée sur le site de CNN.

"Ma foi, bienvenue dans Trumpland", a-t-il ajouté, perplexe face à ce limogeage "sans précédent" et "humiliant" via réseaux sociaux interposés.

Plus discrètement, M. Trump a par ailleurs remercié lundi son assistant personnel, John McEntee. Selon plusieurs médias américains, cette décision est liée à une enquête en cours le visant concernant de possibles malversations financières. - AfricaLog avec agence