Les dirigeants des quinze pays de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont suspendu samedi la Guinée des activités de l'organisation, après le coup d'Etat de la junte militaire le 23 décembre, a annoncé la Cédéao.
Le sommet a "fermement condamné le coup d'Etat du 23 décembre" et "suspendu la Guinée de toutes les réunions de la Cédéao au niveau des chefs d'Etat et des ministres, jusqu'à la restauration de l'ordre constitutionnel", a annoncé le président de la commission de la Cédéao, Mohammed Ibn Chambas. Se référant au protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance, il a réaffirmé la position de la Cédéao qui s'oppose par principe à "la prise ou au maintien du pouvoir de manière anticonstitutionnelle". Une junte a pris le pouvoir en Guinée à la faveur d'un coup d'Etat, quelques heures seulement après l'annonce du décès du président Lansana Conté après 24 ans de "règne". Elle a suspendu la Constitution et dissous le gouvernement. En réaction, l'Union africaine (UA) a suspendu la Guinée de ses activités le 29 décembre. Les chefs d'Etat de la Cédéao s'étaient réunis samedi dans la capitale fédérale du Nigeria lors d'un sommet extraordinaire consacré à la Guinée. Ils ont suivi la recommandation émise la veille par leurs ministres des Affaires étrangères de suspendra la Guinée. Dans un communiqué final, les dirigeants ont affirmé avoir pris note des "efforts fournis par les différentes parties en Guinéee en faveur du retour rapide à l'ordre constitutionnel". Ils ont notamment souligné l'engagement des nouvelles autorités guinéennes à "achever la transition en 2009 en organisant des élections crédibles, libres, justes et transparentes". Ils ont également énoncé une liste de mesures d'accompagnement visant à soutenir la transition en Guinée, parmi lesquelles "le maintien d'un dialogue permanent et constructif avec le CNDD (Conseil National pour la démocratie et le développement, junte), les parties prenantes en Guinée et les partenaires." - AFP