«C’est un mauvais départ pour l’Assemblée nationale. Car, nos chers députés, au lieu de se préoccuper des problèmes essentiels de la nation parmi lesquels le respect de l’accord du 03 juillet 2013, ils sont plutôt préoccupés par leur problème de salaire», dixit Dr Faya Millimouno.
Le vendredi 21 février 2014, 12 formations politiques non représentées à l’Assemblée nationale, ont convié les journalistes à la cérémonie de présentation de leur nouvelle trouvaille, une sorte d’alliance dite Coordination de l’Opposition Extra-parlementaire (COEP) dont les membres se disent partager la même vision dans le combat pour la démocratie et la promotion des droits en Guinée.
Dans son intervention, Boubacar Barry, Président de l’UNR a souligné: «Il y a une opposition parlementaire et une opposition extraparlementaire. Nous nous organisons pour nous compléter, mais pas pour nous combattre les uns contre les autres».
Il a avancé la raison de l’initiative de leur regroupement: «Au sortir des élections législatives, nous avons décidé de nous réorganiser pour pouvoir mettre en commun nos efforts intellectuels, logistiques, matériels et humains pour pouvoir contribuer, de notre manière, à l’animation de la vie politique de notre pays».
Précisant les moyens que la COEP compte utiliser pour se faire entendre, Boubacar Barry alias "Big-up" a dit qu’ils vont «user de tous les moyens légaux allant des déclarations aux manifestations publiques en passant par le boycott et autres, pour amener les Guinéens au changement qu’ils ont toujours souhaité».
Dans une déclaration préliminaire lue par Dr Korsé Baldé de l’UFD, les partis regroupés au sein de la COEP motivent leur initiative et invitent: « S’inspirant de l’expérience récente et du constat d’échec du système politique guinéen, les partis politiques initiateurs de cette réflexion, convient tous leurs pairs de l’opposition extra-parlementaire, à unir leurs moyens et actions autour des valeurs éthiques : de probité, de fraternité, de vérité, de sincérité, de transparence, de solidarité, d’équité et de justice sociale pour un Etat de droit en Guinée».
Pour les leaders de la Coordination de l’Opposition Extra-parlementaire, «Si l’on veut sortir la Guinée définitivement du marasme sociopolitique, il est indispensable que les forces politiques réellement attachées à l’unité et à son devenir, unissent leurs efforts. Elles doivent à cet effet constituer un puissant mouvement intégrateur de tous les Guinéens, sans distinction de communauté, de région ou de condition sociale afin de la mettre sur la rampe de la gouvernance démocratique».
Accusant le pouvoir de «mauvaise gouvernance, d’impunité, d’absence de justice et d’ethnocentrisme» avec «une opposition mal organisée», les membres de la COEP se disent «en quête d’une alternative crédible pour le Peuple de Guinée». Et pour cela, estiment-ils, «en 2015, pas question d’une réélection d’Alpha Condé. Qu’il soit un journaliste ou un manutentionnaire, il faudra que quelqu’un d’autre remplace Alpha Condé en 2015», a lancé Dr Mohamed Lamine Kaba du parti FIDEL.
Dr Faya Millimouno du BL a eu un sourire narquois vis-à -vis de "ses amis" de l’opposition parlementaire. Pour lui, «C’est un mauvais départ pour l’Assemblée nationale. Car, nos chers députés, au lieu de se préoccuper des problèmes essentiels de la nation parmi lesquels le respect de l’accord du 03 juillet 2013, ils sont plutôt préoccupés par leur problème de salaire». Une prétention salariale de 25 Millions GNF que Dr Faya Millimouno trouve «trop élevée» qu’il n’a pas hésité à fustiger.
Le jeune leader du Parti les DG, Abdourahmane Bakayoko, dira, pour sa part, que la COEP «sera l’arbitre entre l’opposition parlementaire et le pouvoir d’Alpha Condé».
Face à la persistance des questions des journalistes, Boubacar Barry de l’UNR a reprécisé la mission de la COEP: «Il y a une opposition au sein du Parlement et une opposition en dehors du Parlement. Ces deux oppositions font une et une seule, c'est l'opposition républicaine. Seulement, chacune des deux oppositions a un rôle primordial à jouer dans son environnement et en fonction des missions et des idéaux qu’elle défend là où elle est».
M. Barry de poursuivre: «Les partis politiques en dehors du parlement qui estiment avoir la même vision et les mêmes objectifs peuvent se retrouver, s’organiser afin d’avoir un air de facultés humaines et intellectuelles en vue de marquer eux-aussi leur participation à l’activité politique».
D’autre part, ajoute-t-il, «Ce n’est pas parce que l’on n’est pas à l’Assemblée Nationale que l’on n'existe pas. Sinon, ce serait créer énormément des problèmes pour les partis qui vont se créer aujourd'hui et qui n’ont pas participé aux dernières élections législatives. Il y a ce dispositif légal pour ces partis-là » et de conclure: «Encore, une fois, nous nous organisons pour nous compléter, ce qui est normal et légitime, mais nous ne nous organisons pas pour nous combattre les uns contre les autres».
A la cérémonie de présentation de la COEP, les formations politiques suivantes étaient représentées: le BL, l’UFD, l’UNR, le PPG, le parti CADRE, le parti les DG, le PGDP, l’ADN, le PUD et le parti FIDEL.
Selon la déclaration de la COEP, «les textes fondateurs seront publiés les prochains jours».
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