La Cour suprême d'appel d'Afrique du Sud a jugé "erronée", "infondée" et "incompréhensible" la décision du juge Chris Nicholson sur l'intervention politique dans le cas de manque au devoir et de corruption de Jacob Zuma, une des figures du Congrès national africain (ANC, au pouvoir).
"Le motif d'intervention politique n'avait aucune raison d'être retenu et l'on constate que ce motif a largement pesé dans la décision. Le juge a changé les règles du jeu et s'est égaré", a commenté le vice-président par intérim de la Cour suprême d'appel, Louis Harms, en annonçant le jugement à Bloemfontein, capitale judiciaire de l'Afrique du Sud. Selon M. Harms, le verdict du juge Nicholson selon lequel une intervention politique ne pouvait pas être totalement exclue pour relancer des poursuites contre M. Zuma est "incompréhensible" et "infondé" et qu'il a commis une "erreur" de jugement. Il a estimé que M. Nicholson a dépassé les limites de ses responsabilités en tant que juge. Le verdict du juge Nicholson a entraîné la démission du président Thabo Mbeki. M. Harms a tenu ces propos lundi à 10H00 heure locale (08H00 GMT), en réponse à la procédure d'appel lancée par le Directeur National du Parquet Public (NDPP) contre la décision du juge Nicholson le 12 septembre dernier. La Cour suprême d'appel examinera deux aspects de l'appel : Le premier concerne la question de savoir si M. Zuma a été qualifié, avant que la NDPP n'ait décidé de porter plainte contre lui pour corruption et fraude en décembre 2007, dix jours après que M. Zuma eût battu M. Mbeki dans la course à la présidence de l'ANC. Le second concerne la question de savoir si la décision du juge Nicholson en septembre 2008 est justifiée sur l'intervention politique de M. Mbeki dans le dossier de M. Zuma. La direction de l'ANC a utilisé cette décision pour destituer M. Mbeki de ses fonctions de président, mettant au jour la divergence Zuma-Mbeki au sein de l'ANC qui entraîne la scission du parti. - Xinhua