La Guinée est "désireuse d'être comprise" et à besoin de soutien pour devenir un "pays normal", a déclaré à Abuja Kabiné Komara, nommé Premier ministre par la junte au pouvoir depuis le coup d'Etat du 23 décembre.
M. Komara se trouvait dans la capitale fédérale du Nigeria à l'occasion d'un sommet extraordinaire des chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) devant se prononcer sur une suspension de la Guinée de l'organisation. "J'ai dit à l'assemblée que la Guinée était désireuse d'être comprise, qu'elle était désireuse de recevoir tout le support nécessaire pour qu'enfin elle puisse devenir un pays tout simplement normal", a-t-il déclaré à des journalistes. Bien que son pays soit membre de la Cédéao, une organisation régionale de 15 Etats, M. Komara n'a pas pu occuper son siège. Il avait toutefois été invité à prendre la parole devant l'assemblé réunie à huis clos. Interrogé par un journaliste sur des divergences entre les pays de la région quant à l'attitude à adopter face aux putschistes, M. Komara a estimé que leurs dirigeants avaient avant tout besoin d'être informés sur la situation en Guinée. "Chacun d'eux a besoin de clarifications et d'explications de façon à ce qu'objectivement, ils puissent trouver le meilleur moyen d'aider ce pays", a-t-il dit. Le président sénégalais Abdoulaye Wade a manifesté son soutien aux putschistes dès le début, ce qu'a déploré le chef de la diplomatie nigériane. Une junte militaire, dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara, a pris le pouvoir en Guinée à la faveur d'un coup d'Etat, quelques heures seulement après l'annonce du décès du président Conté après 24 ans de "règne". Elle a suspendu la Constitution et dissous le gouvernement. "Je pense que l'avenir de la Guinée (. . . ) dépendra d'abord de la façon dont les gens seront sincères par rapport à leurs engagements. S'ils font ce qui est différent de ce qu'ils disent, nous retournerons à la case départ et je ne serai pas l'homme qui participera à ceci", a encore déclaré le Premier ministre de la junte. - AFP