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La présence américaine en Afrique

Jul 24, 2015
La présence américaine en Afrique

Le voyage du président Barack Obama en Afrique cette semaine intervient à un moment où les Etats-Unis ont accru leur présence notamment militaire en Afrique sud-saharienne, même si elle reste limitée.

Sur le plan des échanges économiques, les Etats-Unis restent loin derrière la Chine et l'Union européenne.

Les Etats-Unis entretiennent une présence militaire relativement discrète en Afrique, concentrée avant tout sur le conseil aux armées locales et des opérations de contre-terrorisme contre les groupes extrémistes.

"Nos efforts sur le continent africain sont fondés sur des moyens novateurs et créatifs pour avoir des petits, très petits éléments sur le terrain pour conseiller et assister les pays" luttant contre les groupes extrémistes, expliquait récemment le général David Rodriguez, commandant des troupes américaines pour l'Afrique.

"Donc pour l'instant, nous ne voyons pas l'intérêt d'avoir un nombre significatif de troupes américaines basées sur le continent africain. Et d'ailleurs, ce n'est pas en général ce que veulent nos partenaires africains", avait ajouté le général américain, dont le quartier général est à Stuttgart (Allemagne).

La seule base militaire permanente américaine sur le continent est à Djibouti. Elle a été installée en 2003, dans le cadre des réformes sécuritaires des Etats-Unis engagées après les attentats du 11-Septembre.

Selon un responsable de la Défense, près de 3.200 militaires et civils américains travaillent dans la base à Djibouti, plaque tournante des activités militaires américaines dans la Corne de l'Afrique.

La base est notamment le point de départ d'opérations de drone contre Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) et les shebab en Somalie.

Les Américains ont réalisé entre 10 et 14 frappes de drones, et 8 et 11 opérations secrètes en Somalie depuis juin 2011, selon le Bureau of investigative journalism, une association américaine qui cherche à faire la lumière sur la guerre secrète des Etats-Unis contre l'extrémisme.

Les Etats-Unis ont également déployé plusieurs centaines de militaires équipés pour le combat dans plusieurs pays africains.

Les Etats-Unis ont ainsi 200 soldats au Niger, pour soutenir l'opération française Barkhane contre les groupes jihadistes du Sahel.

Ils ont des troupes en Afrique centrale, pour aider les forces africaines luttant contre l'Armée de résistance du Seigneur, à un niveau qui peut aller jusqu'à 300 hommes, selon une lettre de la Maison Blanche au Congrès en juin 2015, faisant le point sur les forces combattantes des Etats-Unis dans le monde.

Les Etats-Unis avaient également déployé à l'hiver dernier un large contingent de militaires - jusqu'à 2.800 au plus fort de l'opération - pour aider à lutter contre le virus Ebola en Afrique de l'Ouest.

Le président Obama a signé le 29 juin 2015 le projet de loi renouvelant pour 10 ans l'Agoa (African Growth and Opportunity Act), le principal outil d'échanges entre l'Amérique et l'Afrique sub-saharienne. Lancé sous la présidence de Bill Clinton en 2000, ce programme accorde des avantages commerciaux à certains produits africains.

Le commerce entre les Etats-Unis et l'Afrique s'est établi en 2014 à 73 milliards de dollars, dont 38 milliards d'exportations et 35 milliards d'importations, se traduisant par un solde positif pour les Etats-Unis de 3,5 milliards de dollars.

Le volume des échanges avec le Kenya, où Barack Obama est attendu, a atteint en 2014 un total de 2,2 milliards de dollars avec un excédent d'un milliard de dollars au profit des Etats-Unis alors qu'avec l'Ethiopie, où le président américain poursuivra sa visite, il est de 1,9 milliard de dollars avec un solde également positif pour les Etats-Unis de 1,5 milliard de dollars.

En 2014, les importations de pays africains vers les Etats-Unis dans le cadre de ce programme se sont élevées à 14,2 milliards de dollars, en baisse toutefois de 47% par rapport à l'année précédente en raison de la chute de 55% des importations de pétrole.
Les cinq pays à profiter le plus de ce programme sont l'Angola, le Nigeria, l'Afrique du Sud, le Tchad et le Gabon, le Kenya figurant dans les dix premiers.

A titre de comparaison, les échanges entre la Chine et l'Afrique dépassent eux 200 milliards de dollars par an et ceux de l'Union européenne atteignent environ 140 milliards de dollars, laissant les Etats-Unis loin derrière. – AfricaLog avec agence