Plusieurs personnes ont été arrêtées à New York lors d'une manifestation mercredi soir, près du Rockefeller Center, contre la décision d'un grand jury de ne pas inculper un policier blanc responsable de la mort d'un père de famille noir.
De très importantes forces de police avaient été déployées à New York après l'annonce de cette décision, la deuxième de ce type après celle de Ferguson, au Missouri, le 24 novembre, qui avait été suivie d'émeutes.
Des centaines de protestataires se sont retrouvés dans le quartier du Rockefeller Center à Manhattan, au milieu des touristes venus admirer le traditionnel sapin de Noël qui devait y être allumé en soirée pour la saison des fêtes.
La police avait complètement bloqué la 6e avenue, séparé les trottoirs de la chaussée avec des barrières métalliques, et plusieurs manifestants, dont la foule ne cessait de grossir, ont été arrêtés après avoir essayé de s'asseoir sur la chaussée.
En fin d'après-midi, une autre manifestation a eu lieu dans la grande salle de la gare de Grand Central, où une cinquantaine de manifestants se sont allongés, faisant semblant d'être morts, avant de repartir aux cris de «je ne peux pas respirer», les paroles prononcées par Eric Garner, 43 ans, avant sa mort le 17 juillet à Staten Island, un des arrondissements de New York.
D'autres manifestants se sont également retrouvés à Staten Island, là où ce père de famille noir avait perdu connaissance après avoir été plaqué au sol par plusieurs policiers, dont l'un l'avait saisi par le cou pour l'immobiliser le 17 juillet, une pratique non autorisée pour les policiers de New York.
«Qui sera le prochain?»
C'est ce policier de 29 ans, Daniel Pantaleo, que le grand jury - assemblée de citoyens - a décidé de ne pas inculper, en dépit des conclusions du médecin légiste de la ville qui avait conclu cet été à un homicide.
«J'en ai marre d'être en colère», a déclaré Soraya Soi Fre, une des manifestantes de Grand Central.
«Nous devons réfléchir, ne pas nous laisser dépasser par nos émotions. Le plan est de s'unir, de s'organiser et de faire changer les choses», a-t-elle ajouté.
Les manifestants du Rockefeller Center, bloqués par la police au niveau de la 46e rue, portaient des panneaux «Ferguson est partout», «la brutalité de la police et les meurtres doivent s'arrêter», ou encore «la vie des Noirs compte».
Certains scandaient aussi «je ne peux pas respirer», comme ceux de Grand Central.
«Je ne sais pas si nous pouvons changer les choses avec des manifestations, mais nous devons essayer», a expliqué Anne, une manifestante près du Rockefeller Center. «Qui sera le prochain?» a-t-elle ajouté.
«La police a l'impunité», a pour sa part dénoncé Susan Schneider, éditrice dans un magazine. «Ils peuvent s'en sortir quoi qu'ils fassent. Et quand vous voyez comment ils sont équipés dans la rue, c'est comme la guerre», a-t-elle ajouté. «C'est pire que dans les années 60».
Fernando Souza, un touriste brésilien était venu admirer le sapin du Rockefeller Center avec sa petite amie. «Mais c'est plus intéressant de suivre l'action qui se passe ici», a-t-il déclaré.
Dans la capitale Washington, une cinquantaine de manifestants ont bloqué des rues du centre-ville. «A qui sont les rues? Ce sont nos rues», chantaient les protestataires. - AfricaLog avec agence