L'armée a désigné samedi le lieutenant-colonel Isaac Zida pour conduire le régime de transition au Burkina Faso au lendemain de la chute du président Blaise Compaoré, selon un communiqué lu à la presse à l'issue d'une réunion des hauts gradés à l'état-major à Ouagadougou.
Le lieutenant-colonel Isaac Zida a été retenu à l'unanimité pour conduire la période de transition ouverte après le départ du président Compaoré par la haute hiérarchie (militaire), après concertation à l'état-major des armées, selon ce communiqué signé par le chef d'état-major, le général Nabéré Honoré Traoré, qui briguait aussi le pouvoir et qui reconnaît donc la victoire de son rival.
Les deux hommes avaient déclaré vendredi assumer les responsabilités de chef de l'Etat.
Le lieutenant-colonel Zida, jusqu'alors numéro 2 de la garde présidentielle, est apparu après la réunion entouré d'une quinzaine des principaux chefs militaires, l'air grave.
En revanche le général Traoré, présent à la réunion, n'était pas visible.
La forme et la durée de cette période de transition seront déterminées ultérieurement, de concert avec les composantes de la vie nationale, selon le communiqué, qui appelle les citoyens burkinabè et la communauté internationale à accompagner le nouveau régime.
La Constitution burkinabè prévoit que le président de l'Assemblée nationale assure l'intérim en cas de vacance du pouvoir, mais le lieutenant-colonel Zida a dit dans la nuit l'avoir suspendue.
Le communiqué, lu lors d'un point presse par le chef d'état-major adjoint des armées, le général Wenceslas Pingrinoma Zagré, salue aussi la cohésion réaffirmée au sein des forces armées.
Des dissensions entre les militaires étaient apparues après le départ de Blaise Compaoré sous la pression de la rue.
Les forces armées promettent au peuple burkinabè de tenir leur engagement de relever le défi qui vient de leur être soumis dans ces circonstances exceptionnelles, conclut le communiqué.
Après le point de presse, le lieutenant-colonel Zida est retourné au camp Guillaume, où il est basé, dans le centre de Ouagadougou, situé à 300 mètres de l'état-major.
Il devait rencontrer dans l'après-midi les partis politiques et la société civile.
Son rival malheureux le général Traoré apparaissait trop impopulaire pour succéder à l'ex-président Compaoré car jugé trop proche de lui.
Ce dernier s'est, lui, réfugié en Côte d'Ivoire après avoir été chassé par une insurrection au bout de 27 ans de pouvoir. - AfricaLog avec agence