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L'auteur de l'attentat de Berlin abattu

Dec 23, 2016
L'auteur de l'attentat de Berlin abattu

L'auteur présumé de l'attentat au camion-bélier de Berlin, le Tunisien Anis Amri, a été abattu lors d'un contrôle de la police italienne dans la nuit de vendredi à Milan, ont annoncé les autorités italiennes. Selon les dernières informations, l'assaillant avait fait allégeance au groupe djihadiste État islamique (EI) dans une vidéo.

Lors d'une conférence de presse, le ministre de l'Intérieur, Marco Minniti, a affirmé que l'homme abattu était «sans l'ombre d'un doute» le suspect de 24 ans, en fuite depuis l'attentat qui a fait 12 morts et 50 blessés sur un marché de Noël à Berlin.

L'EI a indiqué de son côté que l'homme abattu vendredi par la police italienne à Milan était celui qui avait mené lundi une attaque meurtrière au camion bélier à Berlin.

«L'assaillant de Berlin a mené une nouvelle attaque contre une patrouille de la police italienne à Milan et a été tué dans un échange de tirs», a indiqué le groupe djihadiste dans un communiqué publié par son agence de propagande Amaq.

L'homme a été abattu lors d'un contrôle de police de routine et a sorti «sans hésiter» une arme, a indiqué le ministre.

Des empreintes digitales du Tunisien avaient été retrouvées sur le poids lourd qui s'est précipité dans la foule lundi soir à Berlin. Il faisait l'objet d'un avis de recherche européen et d'un mandat d'arrêt.

Il avait pris la fuite, probablement armé, après l'attentat revendiqué par le groupe État islamique (EI).

Avant de s'installer en Allemagne en juillet 2015, il avait passé quatre ans en Italie peu après être arrivé de Tunisie sur l'île de Lampedusa en 2011. Il avait été condamné pour avoir mis le feu à une école.

Les enquêteurs sont convaincus qu'il est bien l'auteur du pire attentat jamais revendiqué par l'EI sur le sol allemand.

En raison d'une série de dysfonctionnements, Anis Amri a eu 30 heures pour disparaître entre son attentat lundi soir et le lancement d'un avis de recherche allemand et européen.
Les policiers ont été vivement critiqués d'abord pour avoir focalisé leur attention pendant 24 heures sur un suspect pakistanais finalement mis hors de cause.

Dès mardi matin, les papiers d'Amri avaient été retrouvés dans le camion, mais l'avis de recherche n'a été lancé que dans la nuit de mardi à mercredi, lui laissant un temps précieux pour disparaître.

Le jeune Tunisien n'avait jamais réellement été inquiété par les autorités, alors que celles-ci le soupçonnaient de vouloir commettre un attentat en Allemagne. Elles le savaient en contact avec des salafistes connus et il circulait dans le pays en utilisant une demi-douzaine d'identités.

L'homme faisait même l'objet d'un signalement pour sa dangerosité au centre national de lutte antiterroriste. Il avait été placé sous surveillance policière pour un possible projet d'attentat, avant que la justice ne classe l'affaire faute d'éléments probants.

Anis Amri «avait très peu d'effets personnels sur lui, aucun papier, c'était un fantôme», a déclaré le préfet de police de Milan Antonio de Iesu.

«Il n'avait pas sur lui d'autre arme (que le pistolet avec lequel il a fait feu), ni de téléphone, seulement un petit couteau et quelques centaines d'euros», a déclaré M. de Iesu lors d'une conférence de presse.

«Il s'agissait juste d'un contrôle sur le territoire. Cela peut sembler paradoxal et ça l'est, nous ne savions pas qu'il s'agissait d'un tueur», a poursuivi le préfet de police en précisant qu'Anis Amri «était un Maghrébin comme il y a en a beaucoup dans la région de Milan».

«Cela semble absurde qu'un terroriste de ce genre ait été trouvé par hasard au cours d'un banal contrôle, mais c'est la réalité», a-t-il admis.

À ses côtés, son adjoint Roberto Guida a précisé qu'Anis Amri «était absolument tranquille».

«Il lui a été demandé de vider son sac à dos et, d'un geste brusque, il en a sorti un pistolet chargé, prêt à être utilisé, avec lequel il a fait feu».

La police allemande continue à chercher si l'auteur présumé de l'attentat de Berlin, abattu à Milan, a bénéficié de soutiens ou disposait de complices, a annoncé vendredi le procureur antiterroriste Peter Frank.

«Pour nous maintenant il est d'une grande importance de déterminer si dans la préparation et l'exécution (de l'attentat) et la fuite du suspect il y a eu un réseau de soutien, un réseau d'aide, des complices ou des personnes qui l'ont aidé», a-t-il souligné devant la presse à Karlsruhe (sud-ouest).

Les enquêteurs veulent en particulier reconstituer le parcours du Tunisien depuis Berlin jusqu'à Milan afin d'établir s'il a bénéficié de complicités, «d'aides» notamment de son réseau de connaissances, a expliqué M. Frank.

La question se pose en effet de savoir comment il est parvenu à quitter l'Allemagne au nez et à la barbe de toutes les polices du pays.

«Nous sommes en contact avec les autorités italiennes», a-t-il ajouté.

Les enquêteurs tentent aussi de savoir si l'arme avec laquelle Anis Amri a tiré sur un policier italien avant d'être abattu était l'arme qui a servi à tuer un chauffeur routier polonais lundi soir à Berlin.

C'est avec le camion de ce chauffeur qu'Anis Amri a ensuite foncé dans la foule d'un marché de Noël très fréquenté, tuant 12 personnes et blessant 50 autres. Il a ensuite pris la fuite et l'arme n'avait pas été retrouvée.

La police italienne a abattu l'auteur présumé de l'attentat dans la nuit de jeudi à vendredi à Milan (nord), mettant fin à une chasse à l'homme en Europe de quatre jours.
Le procureur allemand a confirmé la mort du Tunisien de 24 ans, connu de longue date de la police et des renseignements. – AfricaLog avec agence