Le Burundi a déclaré mercredi, dans un communiqué, rejeter la résolution 2303 du Conseil de sécurét de l'ONU, adoptée le 29 juillet, qui autorise le déploiement de 228 policiers à Bujumbura et dans les 17 autres entités provinciales burundaises.
"Le gouvernement de la République du Burundi rejette toute disposition de la résolution en rapport avec l'envoi, d'une force quelconque, sur son territoire, en violation des règles élémentaires, régissant la famille des Nations Unies, et violant surtout la souveraineté de son territoire", a déclaré Philippe Nzobonariba, porte-parole du gouvernement burundais et secrétaire général du gouvernement, sur les ondes de la Radiotélévision Nationale du Burundi.
M. Nzobonariba a déploré que le Conseil n'ait pas tenu compte de la position du Burundi.
Dans le communiqué, le gouvernement burundais s'en est pris à la France en l'accusant de chercher "à exporter l'expérience du génocide vers le Burundi au moment où le dossier de ses probables responsabilités dans cette tragédie n'est pas encore vidé".
Il a ajouté que la France semble ignorer l'évolution "très satisfaisante" de la situation sécuritaire du Burundi.
La résolution donne feu vert pour déployer au Burundi un effectif "maximum" de 228 policiers, avec comme principal cahier de charges, la surveillance de la situation sécuritaire et d'en rendre compte au secrétaire général de l'ONU.
Onze membres du Conseil de sécurité ont voté pour la résolution, estimant qu'elle est nécessaire pour prévenir une escalade de la violence au Burundi.
L'Egypte, la Chine, le Venezuela et l'Angola se sont abstenus lors du vote, invoquant le fait que le texte n'avait pas fait objet d'un consentement préalable des autorités burundaises.
M. Nzobonariba a indiqué que toute disposition adoptée dans le cadre du chapitre 6 de la Charte des Nations Unies, requiert au préalable "le consentement du pays concerné, ce qui, malheureusement, n'a pas été le cas, en ce qui concerne le traitement réservé au Burundi".
Il a reconnu qu'il y a plus de six mois, le gouvernement burundais avait marqué son accord pour le déploiement d'un effectif de 20 à 50 policiers de l'ONU, avec un agenda de renforcer les capacités de la police burundaise dans la lutte contre le terrorisme.
"Actuellement, cette hypothèse n'a plus raison d'être, et, est à reconsidérer, parce que les forces burundaises de défense et de sécurité maîtrisent parfaitement la situation à l'intérieur de tout le territoire national", a-t-il souligné.
Cependant, M. Nzobonariba a affirmé que pour le gouvernement burundais, les 200 observateurs et experts militaires de l'Union Africaine (UA) sont les bienvenus au Burundi.
Samedi dernier, au lendemain du vote de cette résolution, le maire de Bujumbura, Frédéric Mbonimpa, a organisé au centre de Bujumbura une manifestation pour dénoncer cette résolution.
Cette manifestation a été marquée par une pause devant l'ambassade de France du fait que la résolution a été initiée par la France. – AfricaLog avec agence