Le président zimbabwéen Robert Mugabe, doyen des chefs d'État en exercice dans le monde, a fêté dimanche son 92e anniversaire sans aucune intention de se retirer alors que plusieurs prétendants sont sur les rangs au sein de la Zanu-PF, le parti au pouvoir.
Les célébrations publiques de cet anniversaire sont programmées pour le 28 février.
L'année dernière, de gigantesques fêtes avaient été marquées par l'abattage de plusieurs éléphants et de nombreux gâteaux d'anniversaire, dont l'un de 91 kg.
Né le 21 février 1924 dans ce qui était la Rhodésie du sud, une colonie britannique, M. Mugabe était instituteur quand il a rejoint les rangs de la rébellion contre la minorité blanche au pouvoir. Il est devenu premier ministre à l'indépendance du Zimbabwe en 1980, avant d'être élu à la présidence en 1987.
Les médias gouvernementaux ont salué dimanche sa longévité alors que l'opposition l'appelait à songer à la retraite.
«Merci Bob, nous avons maintenant une voix depuis 1980», écrivait le Sunday Mail dans un supplément «Anniversaire» de 16 pages à la gloire du «doyen du Panafricanisme».
Un autre article souhaitait «Longue vie au camarade Mugabe» ajoutant «nous sommes fiers de votre leadership visionnaire, audacieux, perspicace et sans peur».
Mais le Mouvement pour un changement démocratique (MDC), principal parti d'opposition, a appelé le chef de l'État à passer la main, alors que le pays est plongé dans une sévère crise économique.
«Robert Mugabe devrait prendre le temps de la réflexion et se demander si le temps n'est pas venu de passer le témoin», a déclaré le porte-parole du MDC, Obert Gutu.
M. Mugabe a un jour estimé, sous forme de boutade, qu'il quitterait le pouvoir après ses 100 ans.
Il s'est toujours refusé à désigner un successeur potentiel, alimentant les divisions et les luttes entre factions rivales au sein de la Zanu-PF, malgré un âge avancé et des maladresses récentes qui ont alimenté les rumeurs sur son état de santé.
En septembre 2015, il a lu pendant 25 minutes un discours mot pour mot identique à celui qu'il avait prononcé un mois plus tôt, manifestement sans s'en apercevoir. Il a également trébuché par deux fois, lors de récentes sorties publiques.
En plus de trois décennies de pouvoir, M. Mugabe est peu à peu passé du statut de héros de l'indépendance et chouchou de l'Occident à celui de despote et paria sur la scène internationale, accusé d'atteintes systématiques aux droits de l'homme.
Sous sa férule, le Zimbabwe s'est terriblement appauvri dans les années 2000. Des centaines de milliers, voire des millions, de ses concitoyens ont émigré en Afrique du Sud et, à la suite d'une hyper-inflation, le Zimbabwe a supprimé sa propre monnaie pour utiliser désormais le dollar américain. – AfricaLog avec agence