Le numéro deux d'Al Qaïda, l'Egyptien Ayman al Zaouahri, a accusé le futur président des Etats-Unis Barack Obama d'avoir trahi ses racines islamiques et appelé les musulmans à commettre de nouveaux attentats contre l'Amérique "criminelle".
Dans une cassette audio rendue publique mercredi par le SITE Institute, organisation américaine de surveillance des groupes de rebelles islamistes, Zaouahri traite le futur premier président américain de "Nègre domestique" ("house Negro"), une formule à forte connotation raciale utilisée dans les années 1960 par le leader musulman noir Malcom X pour désigner les esclaves noirs restés fidèles à leurs maîtres blancs. "Vous représentez l'inverse opposé de Noirs américains honorables comme (...) Malcom X", affirme le n°2 d'Al Qaïda selon la traduction en anglais de ses propos. Il s'agit des premiers commentaires d'un haut dirigeant d'Al Qaïda depuis l'élection le 4 novembre de Barack Obama, né d'un père kényan et d'une Américaine blanche. "L'Amérique, ce croisé criminel et pécheur, reste égale à elle-même. Donc, nous devons continuer à lui faire du mal, afin qu'elle revienne à la raison. . "Seul le sacrifice de vos fils moudjahidine a neutralisé sa croisade expansionniste et criminelle sur vos terres", poursuit-il, s'adressant à la communauté des musulmans. . Zaouahri fait d'ailleurs allusion au père du futur président américain, né musulman dans l'ouest du Kenya avant de devenir athée. Son fils Barack est quant à lui chrétien pratiquant. . "Vous êtes né d'un père musulman mais vous avez choisi le camp des ennemis des musulmans", observe l'adjoint d'Oussama ben Laden, qui avait déjà usé de l'expression "house Negro" en 2007 à propos de la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice et de son prédécesseur, le général Colin Powell. . "Avec vous, Colin Powell, Rice et consorts, l'expression de Malcom X (...) sur les 'Nègres domestiques' est confirmée", déclare Zaouahri dans son dernier message. . L'ÉQUIPE OBAMA SE REFUSE À TOUT COMMENTAIRE. Au futur président des Etats-Unis, il déclare : "La Nation musulmane a accueilli avec une extrême amertume votre prise de position hypocrite vis-à -vis d'Israël".. "Ce message, dont le contenu et la tonalité amère ne peuvent surprendre, montre surtout combien Al Qaïda est coupé des réalités du monde. Mais, malgré cet isolement croissant, c'est toujours une organisation qui peut causer de graves dégâts", a commenté un responsable américain de l'antiterrorisme qui a souhaiter conserver l'anonymat. . A l'occasion d'une visite en Israël, en juillet, Barack Obama s'est présenté comme un ami de l'Etat juif, qu'il a qualifié de "miracle durable".. Il a en outre assuré qu'il n'en attendrait aucune concession susceptible d'affecter sa sécurité. Son déplacement dans les territoires palestiniens a été plus discret. . "En élisant Obama, le peuple américain a exprimé son anxiété et sa crainte de l'avenir vers lequel les menait la politique de Bush et il a donc décidé de soutenir quelqu'un prônant le retrait d'Irak", poursuit Zaouahri, avant de s'adresser aux islamistes somaliens. . "L'Amérique panse ses plaies en Irak et l'Ethiopie cherche une porte de sortie (...) Ne déposez pas les armes avant que la Somalie ne soit dotée d'un Etat au service de l'islam", dit-il. . Un porte-parole d'Obama à Washington a fait savoir qu'il n'avait pas l'intention de réagir.