Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a fermement invité vendredi le Nigeria à éviter de reporter une nouvelle fois les élections prévues fin mars et en avril.
Le Nigeria a repoussé les élections présidentielles, législatives et sénatoriales du 14 février au 28 mars en raison de la situation sécuritaire dans le pays qui fait face à l'insurrection armée du groupe islamiste Boko Haram.
Les élections des gouverneurs et des Assemblées des États ont également été décalées, au 11 avril.
M. Ban a appelé le gouvernement nigérian et la Commission électorale nationale indépendante à «faire en sorte que ces échéances soient maintenues», a déclaré son porte-parole, Stéphane Dujarric.
Il a également exhorté les dirigeants politiques à «s'abstenir de faire des déclarations incendiaires et à condamner sans délai toute déclaration de leurs sympathisants qui pourrait s'apparenter à de l'incitation à la violence ou à la subversion du processus électoral».
M. Ban a envoyé son représentant spécial Mohamed Ibn Chambas à Abuja pour y parler des élections et des efforts entrepris pour lutter contre Boko Haram, dont le chef Abubakar Shekau a juré de faire échouer le processus électoral.
Dans ce pays le plus peuplé d'Afrique, plusieurs analystes se montrent sceptiques sur les chances réelles d'un succès militaire en quelques semaines face à Boko Haram, bien implanté localement et disposant d'une importante puissance de feu.
Depuis 2009, l'insurrection et sa répression par les forces nigérianes ont fait plus de 13 000 morts et 1,5 million de déplacés. Le groupe islamiste armé a étendu ces derniers mois ses attaques à trois pays voisins du Nigeria: Cameroun, Niger et Tchad, qui le combattent à leurs frontières, voire sur le sol nigérian.
Le 7 février, les pays de la région ont convenu de mobiliser 8700 hommes dans une force régionale contre Boko Haram. – AfricaLog avec agence