Le procès de Saïf al-Islam et des principaux responsables du régime déchu de son père Mouammar Kadhafi s'ouvrira le 14 avril, a annoncé lundi la justice libyenne à l'issue d'une audience surprise à Tripoli.
En octobre, plus de 30 anciens responsables avaient comparu devant la chambre d'accusation, qui les avait inculpés pour la répression meurtrière de la révolte de 2011. L'affaire avait été renvoyée devant le tribunal pénal de Tripoli, dont le président devait décider d'une date pour le procès.
Lundi, lors d'une audience non annoncée, le tribunal a reporté le procès au 14 avril, en raison de l'absence de plusieurs accusés, dont Saïf al-Islam, détenu à Zenten (ouest), a annoncé le porte-parole du procureur général al-Seddik al-Sour au cours d'une conférence de presse.
Ce report permettra aussi de donner l'occasion à plusieurs accusés de se trouver un avocat, a-t-il ajouté.
Selon l'agence libyenne Lana qui cite des sources du ministère de la Justice, 23 accusés sur 37 étaient présents à l'audience, dont l'ancien chef du renseignement Abdallah al-Senoussi et Baghdadi al-Mahmoudi, le dernier premier ministre sous Kadhafi.
M. al-Sour a indiqué que la séance était publique, sans toutefois expliquer pourquoi la presse n'avait pas été invitée ni même informée de la date de l'audience.
Il a précisé qu'un transfert de Saïf al-Islam Kadhafi à Tripoli avait été exclu «pour des raisons de sécurité», mais que ce fils de Kadhafi pourrait désormais comparaître par vidéoconférence depuis la ville de Zenten.
Seif al-Islam est détenu par des ex-rebelles à Zenten depuis son arrestation en novembre 2011. Les autorités de transition ont en vain tenté de négocier son transfert à Tripoli.
Une dizaine de chefs d'accusation avaient été retenus contre plus de 30 responsables, dont assassinats, pillage et sabotage, actes portant atteinte à l'union nationale, complicité dans l'incitation au viol, enlèvement et dilapidation des deniers publics.
Saadi, un autre fils de Mouammar Kadhafi, connu pour sa passion pour le football et qui était réfugié au Niger, devrait lui aussi être jugé dans le cadre de cette affaire, après son extradition début mars par Niamey, a précisé M. al-Sour. – AfricaLog avec agence