Le président camerounais Paul Biya a annoncé jeudi soir que le Tchad allait envoyer des troupes dans son pays pour l'aider à combattre les islamistes nigérians de Boko Haram, indique un communiqué du porte-parole du gouvernement camerounais, Issa Tchiroma Bakary.
Le président de la République du Cameroun, Paul Biya, annonce que (...) M. Idriss Deby Itno, président de la République du Tchad, a décidé d'envoyer un important contingent des forces armées tchadiennes pour venir en appui aux forces armées camerounaises qui font face avec courage, détermination et une vaillance reconnue de tous aux attaques répétées de la secte terroriste Boko Haram sur le sol camerounais, selon le communiqué.
Le communiqué ne précise ni les effectifs du contingent tchadien, ni la date de son déploiement au Cameroun.
L'engagement des soldats tchadiens s'inscrit dans le cadre des excellentes relations d'amitié et de bon voisinage qui unissent le Cameroun et le Tchad, tous deux frontaliers du nord-est du Nigeria, fief de Boko Haram, souligne dans le communiqué M. Biya qui salue chaleureusement ce geste de fraternité et de solidarité (de M. Deby) qui s'inscrit dans l'engagement constant des deux chefs d'Etat en faveur de la stabilité, de la paix et de la sécurité de leurs pays et de leurs peuples respectifs.
Mercredi, le Tchad avait proposé un soutien actif à Yaoundé pour lutter contre Boko Haram, exhortant la communauté internationale à agir, après de nouveaux raids meurtriers dans l'extrême-nord du Cameroun,
Lundi, d'intenses combats ont éclaté autour d'un camp militaire au Cameroun, opposant soldats camerounais à des centaines d'islamistes venus du Nigeria voisin. Selon le gouvernement camerounais, 143 terroristes et un soldat ont été tués tandis qu'un important arsenal de guerre a été saisi.
Face à cette situation qui menace dangereusement la sécurité et la stabilité du Tchad et porte atteinte à ses intérêts vitaux, le gouvernement tchadien ne saurait rester les bras croisés, avait indiqué le gouvernement tchadien dans un communiqué.
Au Cameroun, la passivité du Nigeria et de la communauté internationale face à la progression de Boko Haram est très critiquée, suscitant un sentiment d'isolement grandissant.
Depuis des mois, le groupe islamiste multiplie les actions dans l'extrême-nord Cameroun, entre pose d'explosifs, attaques de véhicules de transports en commun et de bases militaires, incendies dans les villages, ou vols de bétail.
Le Tchad a jusqu'à présent été épargné par les attaques de Boko Haram, mais seule l'étroite bande de terre formée par l'extrême nord Cameroun - une cinquantaine de kilomètres - sépare N'Djamena de l'Etat nigérian de Borno, fief des islamistes.
Les massacres perpétrés récemment par Boko Haram au Nigeria sont un crime contre l'humanité, a jugé de son côté jeudi le secrétaire d'Etat américain John Kerry à Sofia, alors que les islamistes armés ont mené début janvier leur attaque la plus destructrice depuis 2009.
Selon l'organisation Amnesty international, des centaines de personnes, voire plus, pourraient avoir été tuées par les insurgés durant la destruction de Baga, carrefour commercial du nord-est du Nigeria au bord du lac Tchad, et ses environs, dans une offensive lancée le 3 janvier par les insurgés.
Boko Haram s'est emparé ces derniers mois de vastes territoires dans le nord du Nigera et poursuit ses attaques sanglantes quasi quotidiennement. – AfricaLog avec agence