Le quartier général d’AFRICOM, le commandement régional américain pour l’Afrique, pourrait être maintenu à Stuttgart, en Allemagne, pour quelques années encore. Toute tentative de le transférer sur le continent causerait plus de problèmes que cela n’en résoudrait, a averti le chef d’AFRICOM, le général William Ward, lors d’une audition au Sénat américain.
Les sénateurs voulaient savoir pourquoi AFRICOM a maintenu ses installations en Allemagne, où il a débuté ses activités en octobre 2007. Le général Ward leur a expliqué que l’endroit où se déroulent les opérations de planification et de commandement importent mois que l’action des troupes d’AFRICOM sur place, en Afrique.
« Si notre travail vise à accroître les capacités des pays africains, alors ce sont nos programmes – les activités que nous menons en ce moment dans quelques 38 pays – qui importent, a déclaré le chef d’AFRICOM. Les efforts en vue de trouver un pays d’accueil pour le siège d’AFRICOM et toutes les questions afférentes seraient plutôt une distraction par rapport à ces programmes, a souligné le général Ward.
Le chef d’AFRICOM a fait savoir que ses troupes se concentrent, en ce moment, sur la formation des armées africaines et l’appui aux gouvernements civils en vue d’établir la sécurité et la stabilité dans leurs pays ; l’objectif étant, a-t-il dit, de contrecarrer les tentatives des criminels et des terroristes de s’implanter dans ces pays. Par ailleurs, les programmes de formation des forces navales aident à lutter contre la piraterie, la contrebande et d’autres crimes maritimes, a ajouté le général William Ward.
Des opérations qui pourraient être perturbées par tout transfert, en Afrique, du quartier général d’AFRICOM et de son personnel de plus d’un millier d’agents, a expliqué le chef d’AFRICOM dans un échange avec le sénateur républicain John McCain, ancien candidat à la présidence.
« Je suis d’avis que tout effort de transfert d’un quartier général de taille américaine serait plutôt contreproductif que productif… du fait des perceptions, des réactions des pays voisins, des régions du continent où ce quartier général ne serait pas implanté. Beaucoup de conséquences involontaires pourraient en découler », a dit Ward.
La création d’AFRICOM s’était heurtée à une forte résistance de la part des Africains, qui redoutent une militarisation de la politique américaine en Afrique ; ce qui accroîtrait, selon eux, la probabilité des interventions militaires américaines sur le continent. Le général Ward et son personnel ont déployé beaucoup d’efforts pour apaiser ces inquiétudes.
En dehors des activités militaires, l’AFRICOM coordonne également une partie de l’assistance civile du gouvernement américain. C’est le seul commandement régional américain à avoir un civil comme chef-adjoint ainsi qu’un important personnel civil. - VOA