Le grand mufti d'Egypte, Chaouki Allam, a estimé que la publication d'une nouvelle caricature de Mahomet en "Une" de la prochaine édition de "Charlie Hebdo" équivaut à un acte raciste. Pour lui, il va inciter à la haine et semer le trouble parmi les musulmans du monde entier.
L'hebdomadaire satirique paraît mercredi avec en "Une" un dessin du prophète de l'islam la larme à l'oeil qui, sur un fond vert, brandit une pancarte "Je suis Charlie", mot d'ordre des soutiens depuis une semaine, sous le titre "Tout est pardonné".
"Ce numéro va soulever une nouvelle vague de haine dans la société française et la société occidentale en général, et ce que fait le magazine ne milite pas pour la coexistence ou le dialogue entre civilisations", a estimé le grand mufti d'Egypte, l'un des dignitaires musulmans les plus influents au Proche-Orient.
"Il s'agit d'une provocation injustifiée à l'encontre des sentiments des musulmans du monde entier", a-t-il continué. Le grand mufti a aussi dénoncé les attaques ayant visé plusieurs mosquées en France après les attentats.
Chaouki Allam avait qualifié l'attaque contre Charlie Hebdo de "terroriste" et la mosquée Al Azhar, qui fait autorité dans le monde de l'islam, avait parlé d'un "acte criminel".
Mardi, de nombreux journaux dans le monde reproduisaient par solidarité la "une" du nouveau numéro de Charlie Hebdo.
En France, le quotidien le Monde et son caricaturiste Plantu rendent hommage à l'hebdomadaire satirique avec en "Une" un cardinal, un imam et un rabbin qui rient ensemble à la lecture du prochain numéro du magazine avec le prophète Mahomet en couverture.
Dans le reste de l'Europe, des pays nordiques à l'Espagne, en passant par la Suisse ou la Belgique, la plupart des journaux ou sites internet reproduisent cette Une.
Le nouveau numéro de Charlie Hebdo, dont la rédaction avait été décimée par des djihadistes affirmant vouloir venger le prophète, sera tiré à trois millions d'exemplaires - contre 60'000 habituellement - et vendu dans 25 pays. – AfricaLog avec agence