La pire élection des 50 dernières années en Afrique a été organisée en Guinée, selon l'UFDG. Les responsables du parti UFDG (Union des Forces Démocratiques de Guinée) du candidat Cellou Dalein Diallo étaient ce lundi devant la presse. Objectif, «démontrer preuves à l'appui, que la présidentielle du 11 octobre était tout, sauf un scrutin transparent».
À tour de rôle, ces responsables ont démontré que le scrutin du 11 octobre 2015 n'était pas crédible. Fodé Oussou Fofana, vice président de ce parti a d'entrer ouvert le bal. «Nous avons constaté que cette élection c'est la plus mauvaise élection organisée pendant ces 50 dernières années pas en Guinée seulement mais au niveau de l'Afrique», déplore t-il.
Selon Fodé Oussou, le slogan un coup KO a fait que tous les administrateurs et chefs militaires ont déserté leurs fonctions pour aller à l'intérieur du pays pour préparer la mascarade électorale. «Vous avez constaté que l'administration a été complètement bloquée, les ministres, les directeurs, les gouverneurs, les préfets ont tous abandonné leurs postes pour se retrouver sur le terrain avec un seul objectif, faire gagner et mettre en application par tous les moyens le slogan qu'on appelle un coup KO», fait-il remarquer. Plus loin, le vice président de l'UFDG a fustigé le rôle des forces de sécurité durant ce processus électoral qu'il qualifie de ''fait nouveau et d'inédit en Afrique''.
«Les forces de l'ordre ont dû voter partout comme elles veulent, d'autres ont même voté pour leurs frères d'armes qui se trouvent sur le front au Nord Mali (Kidal)... ».
Depuis janvier 2011, il y a eu manipulation du fichier électoral a dit Souleymane Dieng président de la commission électorale de l'UFDG. Il a par ailleurs égrené un chapelet d'anomalies qui entachent cette élection. «Il y a eu la manipulation du fichier électoral avec l'enrôlement des mineurs dans les fiefs du parti au pouvoir, il y a eu la confiscation et la rétention des cartes d'électeurs de certains de nos citoyens, du recours abusif au vote par procuration en Haute Guinée, la volatilisation d’environ 20 % de bulletins de vote, le refus délibéré de faire voter des circonscriptions entières de l'étranger comme l'Angola, la Sierra Léone et la Guinée Bissau... », sont quelques anomalies citées par le président de la commission électorale de l'UFDG.
Plus de la moitié des guinéens sont des électeurs, ce qui est farfelu dit Aliou Condé le secrétaire général de ce parti. «La Côte d'Ivoire par exemple a une population de 18 millions d'habitants mais n'a que 6 millions d'électeurs, alors pourquoi nous qui avions 11 millions d'habitants, avions 6 millions d'électeurs, alors que si vous allez dans les familles, les enfants de moins de 18 ans sont plus nombreux que tout», s'interroge_t-il. Il prévient qu'il est temps de songer à ce problème du fichier électoral, qui, dit-il, est gonflé en Haute Guinée, au risque de voir toujours le candidat soutenu par cette région remporter les élections.
12 morts brûlés, 16 concessions brûlées, 46 magasins et boutiques pillés des militants de ce parti, c'est le bilan qu'a fourni le secrétaire fédéral du parti UFDG dans la sous préfecture de Banankoro, préfecture de Kérouané lors des violences pré-électorales. Pour les responsables de ce parti, c'est le bon moment de trouver solution au problème électoral en Guinée pour le futur, sinon ça risque de dégénérer.
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