Le processus de crise en Côte d'Ivoire "va mal", a estimé l'ONG International Crisis Group (ICG) qui relève le "retard inquiétant" dans le désarmement des ex-combattants et la réunification du pays, en prélude à l'élection présidentielle prévue le 29 novembre.
"Plus de deux ans après son adoption, l'accord politique de Ouagadougou (APO) va mal, et ses deux grandes priorités accusent un retard inquiétant", écrit l'ICG dans son rapport publié vendredi. L'accord politique de Ouagadougou, signé en mars 2007 par le président Laurent Gbagbo et l'ex-rébellion des Forces nouvelles qui a tenté de le renverser en septembre 2002, prévoit le désarmement, le redéploiement de l'administration sur l'ensemble du territoire national et des élections. "Sortir la Côte d'Ivoire de sa décennie de crise ne nécessitera pas seulement l'organisation d'élections crédibles mais impliquera également des progrès significatifs dans le processus de désarmement ainsi qu'une véritable réunification de l'administration", souligne le rapport. L'ICG note que "le désarmement des combattants s'est borné à quelques opérations médiatisées" et que les milices de l'ouest, "fortes de 20.000 hommes, n'ont pas été démantelées". L'ONG dénonce le réarmement de chacun des deux camps, malgré l'embargo, et y voit "une réelle menace pour le processus électoral ". "L'absence d'un démantèlement des groupes armés, au moins partiel, laisserait planer la menace de graves troubles postélectoraux", ajoute le rapport. Les élections, plusieurs fois annoncées en Côte d'Ivoire, ont été sans cesse reportées depuis 2005 en raison de la guerre mais également faute de moyens financiers et de consensus politique. - Xinhua